LES PATIENTS atteints de diabète de type 2 pourraient mieux contrôler leur maladie s'ils prenaient davantage soin de leurs dents et de leurs gencives. Cette bonne habitude pourrait peut-être même prévenir la survenue de la maladie chez les sujets à risque. C'est en tous les cas ce que tend à démontrer un nombre croissant d'études dont plusieurs ont été présentées le week-end dernier à San Francisco, au cours du congrès annuel de l'American Diabetes Association.
Les maladies parodontales semblent multiplier par deux le risque de résistance à l'insuline. Une étude conduite par des scientifiques de l'université new-yorkaise de Stony Brook suggère, en outre, qu'il existe un lien entre la sévérité d'une parodontite et le degré de résistance à l'insuline des prédiabétiques. «Nous pensons que les parodontites doivent affecter le contrôle glycémique par l'intermédaire des molécules pro-inflammatoires produites par l'infection. Ces molécules pourraient passer de la gencive à la circulation sanguine, où elles induiraient la résistance à l'insuline», a expliqué Maria Taylor, responsable de l'équipe new-yorkaise.
Corrélée au risque de décès.
D'autres études conduites chez des patients diabétiques (des indiens Pima, une population dans laquelle la prévalence du diabète de type 2 est énorme) montrent que les parodontites multiplient par quatre le risque de mal contrôler sa glycémie. D'autre part, ces études révèlent que la sévérité de l'atteinte des gencives est corrélée à une multiplication par trois du risque de décès liés à une néphropathie diabétique ou à une cardiopathie ischémique.
Enfin, une étude financée par le NIH a permis de découvrir que le traitement des pathologies parodontales conduit chez le diabétique de type 2 à une réduction statistiquement significative des niveaux d'HbA1C.
La prise en charge et la prévention des maladies parodontales pourraient donc améliorer le contrôle du diabète et réduire les risques de complications associés à cette maladie chronique.
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