Pas de réglementation pour le vol aérien
Le terme de la grossesse est un facteur déterminant du risque à voyager enceinte. La période la plus favorable pour voyager est le deuxième trimestre : avant, la femme court le risque de fausse couche ; après, celui d'accouchement prématuré. Quel que soit le terme, mieux vaut préférer comme moyen de transport le train ou l'avion. Les accidents de la circulation sont la première cause de rapatriement et, chez la femme enceinte, la voiture entraîne un risque d'accouchement prématuré. Il n'existe pas actuellement de réglementation officielle sur le terme de grossesse autorisé pour le transport aérien. Il revient à chaque compagnie de décider du terme de grossesse pour lequel elle accepte d'assurer le transport ; il peut être fixé à 6, 7 ou 8 mois de grossesse. Pour Air France, une femme enceinte est autorisée à voyager jusqu'à 7 mois de grossesse ; au-delà, elle peut voyager mais sous réserve d'un certificat médical de son obstétricien.
Contre-indications au voyage
Les contre-indications liées au voyage chez une femme enceinte peuvent être liées à la destination : insécurité politique, infrastructures médicales insatisfaisantes, hygiène précaire, zones impaludées avec chimiorésistance, zones d'infestation de fièvre jaune, séjour en haute altitude.
La femme peut également présenter des comorbidités médicales, dont le risque sera majoré par l'état de grossesse (cardiopathies, antécédent de maladie thromboembolique, anémie). Les grossesses à risque (placenta praevia, pathologies du col de l'utérus) contre-indiquent également un long voyage.
Il faut déconseiller les voyages nécessitant des efforts physiques intenses (trekking, randonnées). La plongée est contre-indiquée de manière absolue chez la femme enceinte.
Les vaccinations
– Les vaccins vivants atténués sont normalement contre-indiqués chez la femme enceinte (ROR, fièvre jaune, varicelle, BCG). Si un voyage en zone d'endémie de fièvre jaune ne peut être reporté, la gravité de la maladie justifie de prendre le risque de la vaccination.
– En l'absence d'étude, les vaccins inactivés sont à éviter chez la femme enceinte. Là aussi, il s'agit d'évaluer le bénéfice de la vaccination par rapport au risque encouru. Les vaccinations contre l'hépatite A et la typhoïde ne sont pas recommandées ; bien insister sur les conseils d'hygiène alimentaire. La vaccination contre la méningite en cas de pèlerinage à La Mecque est obligatoire.
– La vaccination contre la rage n'est réalisée qu'en traitement curatif.
– Les vaccins tués inertes, DTP et grippe, ne posent pas de problème chez la femme enceinte et sont autorisés.
Protection antipalustre
Beaucoup de produits antimoustiques sont contre-indiqués lors de la grossesse. Certains sont autorisés, mais sont moins efficaces. Le port de vêtements longs imprégnés est autorisé, ainsi que l'utilisation d'une moustiquaire imprégnée.
Tous les traitements médicamenteux antipalustres ne sont pas autorisés. Les cyclines sont formellement contre-indiquées, surtout lors du dernier trimestre de grossesse. L'association proguanil-chloroquine est autorisée pour les zones 2 de chimiorésistance et le traitement par la méfloquine et l'association atovaquone-proguanil peuvent être envisagés pour les zones 3.
Prévention du risque thromboembolique
Pendant la grossesse, le risque thromboembolique est accru. Pendants les longs trajets en train ou en avion, le port des bas de contention est obligatoire pour les femmes enceintes. Il faut conseiller de bien s'hydrater, de marcher pendant le vol.
Si la femme a des antécédents thromboemboliques, une anticoagulation par HBPM est nécessaire au troisième trimestre de grossesse. Au deuxième trimestre, elle est conseillée, mais n'est pas validée.
D'après un entretien avec le Dr Geneviève Morau, service des maladies infectieuses et tropicales, hôpital Bichat.
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