L’assurance-maladie a présenté jeudi en commission paritaire nationale (CPN) les résultats du premier semestre 2012 des médecins généralistes sur le respect des principaux indicateurs du paiement à la performance (P4P ou rémunération sur objectifs de santé publique). À la satisfaction de la CNAM, la dynamique constatée est encourageante.
Sur les 29 indicateurs qui composent le P4P (qui repose sur un barème de 1 300 points répartis en trois grands volets : pratique médicale, optimisation des prescriptions et organisation du cabinet), la Sécu en a analysé 17.
Ces résultats « montrent d’ores et déjà une dynamique positive sur la quasi-totalité des indicateurs de pratique clinique », se réjouit la CNAM. Un sentiment partagé par la CSMF pour qui ce bilan d’étape est la preuve de « l’engagement des médecins généralistes pour améliorer la santé de leurs patients ».
Au maximum, les généralistes peuvent prétendre à un bonus annuel sur objectifs de 9 100 euros mais la prime moyenne devrait plutôt être de 4 500 euros. Revue de détails des principaux résultats.
• Suivi des pathologies chroniques
Avec huit indicateurs, le suivi du diabète est l’un des points clés du P4P. Les premiers chiffres sont encourageants. Entre fin 2011 et juin 2012, la part des patients diabétiques ayant reçu trois ou quatre dosages de l’hémoglobine glyquée (HbA1c) dans l’année passe de 45,9 % à 46,8 %, soit 27 000 personnes de plus. L’objectif est d’atteindre 65 %. Autre satisfaction, sur la même période, 6 000 patients supplémentaires ont consulté un ophtalmologue pour un fond d’œil dans les deux dernières années, passant de 61,3 % à 61,5 % (le but fixé est de 80 %).
Autre objectif, celui de diminuer de 10 % l’utilisation inappropriée des antibiotiques parmi la population adulte sans pathologie lourde ou chronique. L’indicateur établit à 37 % la part maximum de prescriptions d’antibiotiques à réaliser dans l’année. Fin décembre 2011, les médecins en étaient à 45,7 %. Six mois plus tard, le chiffre est tombé à 45 %. Un léger mieux.
• Recours aux génériques
C’est un des motifs de grogne du moment. Pourtant, les médecins semblent jouer le jeu de la prescription dans le répertoire générique.
L’évolution la plus spectaculaire concerne la part de prescriptions d’IPP qui passe en six mois de 71,3 % à 83,1 %, tout proche de l’objectif cible de 85 %. Frémissement constaté aussi sur les antibiotiques : la part de prescription avec possibilité de génériques grimpe de 78,6 % à 80,2 %, encore loin de la cible des 90 %. Les résultats sont moins bons sur les antidépresseurs à 65,9 % en juin 2012 (en recul de 0,1 point) quand l’indicateur préconise 80 %.
• Organisation du cabinet
Sans décortiquer en détail les cinq indicateurs dédiés, la CNAM constate déjà que 67 % des médecins valident les deux conditions pour accéder à la rémunération de ce « bloc » du P4P : télétransmettre plus de deux tiers des feuilles de soins et utiliser le cahier des charges requis Sésame-Vitale.
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