R EALISER l'ablation d'un cancer du sein par radiofréquence requiert des conditions préalables. Le cancer doit être invasif et mesurer 2 cm ou moins. Il doit être bien visible à l'échographie. La patiente, avant de subir la mastectomie ou la segmentectomie, doit être consentante. Il est enfin fondamental d'avoir le diagnostic précis. Il faut donc collecter le maximum de biopsies avant l'ablation, car, dès lors qu'on ne peut pas mettre les débris tumoraux en banque, en cas de récidive, on ne peut pas reprendre les coupes. Par conséquent, plusieurs biopsies de gros volume sont indispensables.
De plus, il faut éviter de brûler la peau et les tissus profonds. La distance, qui doit être de plusieurs centimètres entre peau et tumeur, peut être facilement évaluée. En revanche, la distance entre thorax et tumeur pose problème. Il faut donc soulever en masse les tissus périphériques avec la tumeur (astuce dont l'absence de précision peut être discutée).
Il faut enfin détruire la lésion avec une marge de sécurité suffisante (au moins 1 cm).
Quatorze tumeurs malignes, visibles en échographie et mesurant 2 cm de diamètre ou moins, ont été traitées par radiofréquence, alors que les patientes étaient sous anesthésie générale, avant l'excision chirurgicale au cours d'une mastectomie partielle (n = 7) ou totale (n = 6). Deux patientes avaient été traitées en chimiothérapie et dans les deux cas, le traitement a été dirigé sur le résidu tumoral visible à l'échographie.
Un générateur modèle 500 et une aiguille électrode modèle 70 (7 array) RIT (Medical System) ont été utilisés dans les neuf premiers cas et une aiguille électrode modèle STARBURST (9 array) dans les cinq derniers cas. Dans la canule, se situent les antennes (semblables à des baleines de parapluie) qui vont se déployer et venir chauffer le centre de la tumeur.
Pendant quinze minutes
La température cible était fixée à 90 °C dans le premier cas et à 95 °C dans tous les autres cas. La température est ainsi maintenue pendant quinze minutes dans tous les cas.
Le résultat de l'ablation a été évalué à l'examen macro- et microscopique du spécimen chirurgical (avec la coloration NADH).
Dans tous les cas, l'ablation complète de la tumeur a été réalisée. Il faut citer le cas d'une patiente qui, sous chimiothérapie préalable, a vu sa tumeur se réduire beaucoup, mais chez qui a été découvert, après la destruction, un cancer résiduel périphérique non échovisible. On ne détruit que ce qu'on voit bien.
Il n'a été observé aucun effet sur la peau et dans les tissus profonds, mais au cours de la destruction, sous l'effet de la chaleur, l'échographie ne devient plus lisible. Tout s'obscurcit, car la nécrose s'installe, ce qui laisse augurer à l'avenir de nombreuses difficultés dans le monitoring du traitement.
Il ne s'agit, pour l'instant, que d'une étude de faisabilité, demandée essentiellement par les constructeurs de l'appareil.
En fait, il semble qu'aujourd'hui existent des obstacles à cette technique : l'absence d'histologie et l'absence de sécurité puisqu'il n'existe pas de certitude d'avoir retiré la totalité du tissu cancéreux.
21e Congrès de la SFAUMB (Société francophone pour l'application des ultrasons à la médecine et à la biopsie).
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