LES CHERCHEURS montrent que 4 variants peuvent être utilisés pour déterminer un seuil personnalisé du PSA au-dessus duquel la biopsie prostatique a plus de risques d’être positive et serait recommandée. Environ 40 % de la variabilité des taux de PSA dans la population générale peut être expliquée par des facteurs héréditaires.
« L’enjeu est de mieux stratifier la population, afin d’effectuer des biopsies chez les individus à haut risque et ayant un cancer agressif tout en minimisant le nombre de biopsies négatives. En recourant à la génétique, nous améliorons la sensibilité et la spécificité du dosage du PSA », explique dans un communiqué Kari Stefanson, directeur de deCODE qui a codirigé ce travail. « À l’instar de presque toutes les protéines dans l’organisme, le PSA varie d’un individu à l’autre en fonction des polymorphismes d’un seul nucléotide (SNP) qui régulent l’expression génique. Les variants SNP identifiés dans notre étude nous permettent de personnaliser les seuils du PSA, et de modifier la recommandation sur la décision de biopsie pour un pourcentage non négligeable d’hommes (de 6 à 7 %). De plus, le pouvoir discriminant est maximal lorsque l’analyse de ces variants SNP est combinée à l’analyse de ceux directement associés au risque de cancer de la prostate. »
Afin d’identifier ces variants, Gudmundsson, Stefanson et coll. ont conduit une étude d’association génomique auprès de 16 000 hommes islandais et une étude de validation auprès de 450 hommes britanniques, qui n’avaient pas de cancer prostatique et dont les taux de PSA étaient connus.
Ceci a permis d’identifier une association entre les taux de PSA et des variants SNP dans 6 gènes : TERT (5p15) ; MSMB (10q11) ; FGFR2 (10q26) ; TBX3 (12q24) ; HNF1B (17q12) ; et KLK3 (19q13). En étudiant 3 800 hommes après une biopsie, les chercheurs ont découvert que la moitié de ces variants – dans FGFR2 ; TBX3 ; et KLK – sont aussi associés à une biopsie prostatique négative.
Ils ont également examiné l’association entre ces 6 loci et le risque de cancer de la prostate dans une série de 5 300 cas et 41 400 témoins (Islande, Pays-Bas, Espagne, Roumanie, États-Unis). Ils ont découvert que les SNP dans les 2 gènes FGFR2 et TBX3 sont exclusivement associés au taux de PSA, tandis que les 4 autres sont aussi associés au risque de cancer de la prostate.
Enfin, les chercheurs ont utilisé les 4 SNP les plus clairement associés au taux de PSA (TERT, FGFR2, TBX3, KLK3) pour estimer des seuils personnalisés du PSA dans les deux populations islandaises et britanniques. Ils montrent que, après avoir appliqué la correction génétique, de 6 à 7 % des hommes islandais qui effectuent un dosage ont au moins une valeur du PSA à reclasser dans une catégorie de risque plus élevé ou plus faible.
La valeur prédictive du PSA donc pourrait être renforcée en incorporant non seulement la génétique, mais aussi des marqueurs moléculaires, sa vitesse, l’âge, l’ethnie et les antécédents familiaux.
«Science Translational Medicine », 15 décembre 2010.
lequotidiendumedecin.fr, le 16/12/2010
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