Dans une lettre adressée au « New England Journal of Medicine », des médecins belges décrivent le premier cas connu de transmission de leucémie myéloïde chronique par transplantation de cellules souches sanguines périphériques. Le donneur n'ayant montré aucun signe de leucémie au niveau de son sang périphérique, le problème de la mise en place d'un examen systématique des cellules de moelle osseuse et la réalisation d'un caryotype des cellules des donneurs de cellules souches sanguines périphériques est posé.
Baron et coll. (université de Liège) ont reçu un jeune homme de 19 ans souffrant d'une drépanocytose. Malgré une thérapie à l'hydroxyurée, le patient souffre de nombreuses crises vaso-occlusives. Un de ses frères étant porteur hétérozygote du gène responsable de la drépanocytose et possédant un HLA identique au sien, une transplantation de cellules souches sanguines périphériques a pu être envisagée. L'examen physique et l'étude hématologique du frère donneur n'ont montré aucune particularité problématique.
Le malade a donc reçu une greffe des cellules souches sanguines périphériques de son frère contenant 4 millions de cellules CD34+ et 10 000 CD3+ par kg.
Un chromosome Philadelphie
Au centième jour après la greffe, l'analyse de la moelle osseuse du greffé a mis en évidence la présence d'un chromosome Philadelphie dans 9 des 31 métaphases examinées. Cette anomalie a été confirmée par hybridation in situ : 14 % des cellules de la moelle osseuse du malade montraient un réarrangement BCR-ABL. L'examen de la moelle osseuse du donneur réalisée alors a révélé la présence d'un chromosome Philadelphie dans 95 % des cellules.
Le malade greffé a été traité au STI571. Une rémission cytogénétique et moléculaire complète a été obtenue au bout de quelques mois. Un an après la greffe, le patient se porte bien et, grâce à la greffe, est hétérozygote pour la drépanocytose.
Le donneur a tout d'abord reçu de l'interféron alpha mais ne l'a pas toléré. Il a donc finalement reçu du STI571, comme son frère. Une réponse cytogénétique complète a d'ores et déjà été obtenue, mais une rémission moléculaire totale n'a pas encore été observée.
Si plusieurs cas de transmission de leucémie myéloïde aiguë et de lymphome à cellules T par transplantation de moelle osseuse avaient déjà été rapportés, c'est la première fois qu'une transmission de leucémie myéloïde chronique par transplantation de cellules souches sanguines périphériques est décrite.
F. Baron et coll., « New England Journal of Medicine » du 28 août 2003, p. 914.
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