Un an seulement après son arrivée au pouvoir, difficile évidemment de dresser le bilan d’un gouvernement. On manque à la fois de recul et de perspective. Et pourtant le divorce semble d’ores et déjà consommé entre une équipe Hollande de plus en plus ballottée par les événements et des Français toujours prompts à brûler ce qu’ils ont adulé. Si l’on en croit les sondages, c’est néanmoins sur le versant santé que nos concitoyens sont les moins sévères. Et pour cause : aucun bouleversement d’envergure n’est encore venu vraiment perturber le quotidien du patient lambda… Mais était-ce vraiment le moment en début de mandat ?
En accédant aux affaires, Nicolas Sarkozy avait toutefois procédé autrement, donnant priorité aux mesures qui fâchent avec la mise en place des fameuses franchises, tant décriées, mais finalement maintenues par son successeur… Au printemps 2008, après douze mois de sarkozisme, on commençait aussi à entrevoir les grandes lignes de ce qui deviendrait la réforme HPST, vilipendée cette fois par les blouses blanches… Pour sa part, le gouvernement actuel a préféré s’attaquer d’abord aux dossiers qui touchent de près ou de loin à l’accès aux soins. IVG, contraception, AME, CMU, dépassements, déserts médicaux… Sur ces terrains, la gauche est a priori plus à l’aise que la droite. On peut douter que le remède miracle ait été trouvé sur la régulation tarifaire ou démographique. Mais reconnaissons quand même un début de revalorisation de la médecine générale.
Reste qu’au terme de cet « an I » du hollandisme sanitaire, l’essentiel est encore à écrire pour Marisol Touraine. Il faudra donc être attentif à ce qui se passera avant et après l’été. On attend pour le mois prochain le rapport du Comité des sages qui devrait donner des précisions sur une « stratégie nationale de santé » encore bien floue et donner corps à une « médecine de parcours » qui fait encore concept mais pourrait être la base de la réforme du système de santé de demain. À la rentrée, on décortiquera aussi un PLFSS 2014 qui promet d’être plus réformateur que le précédent pour l’organisation des soins et le devenir du service public hospitalier. Depuis le temps qu’on en parle, c’est le moment où jamais de « décloisonner » la ville et l’hôpital. De ce point de vue, le ministre qui réussira à passer du discours aux travaux pratiques restera comme un grand réformateur du système de soins. Et, qui sait, peut-être son sauveur ?
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