Au revoir la convention et bonjour… les ARS ! D’une formule un peu lapidaire, on pourrait résumer ainsi l’actualité de la semaine. Mercredi, Roselyne Bachelot a présenté les 22 directeurs généraux d’Agences régionales de Santé qui auront la tâche délicate de restructurer notre système de soins, de s’attaquer à la démédicalisation de pans entiers du territoire et de faire travailler ensemble la ville et l’hôpital. Ces nouveaux hussards blancs de la République auront les pleins pouvoirs pour tailler, retrancher, greffer dans notre tissu sanitaire. Et vu les personnalités choisies, nul doute qu’ils auront à cœur de faire très vite parler d’eux en utilisant toute la panoplie des moyens à leur disposition. En face, les directeurs d’hôpitaux, et a fortiori les médecins libéraux n’ont qu’à bien se tenir.
L’arrivée en région de ces préfets sanitaires est bien entendu à méditer pour vos syndicats. Ne serait-ce que du fait des agitations stériles autour de la convention depuis quelques mois. Tout se passe en effet comme si près de deux ans de surplace ne suffisait pas. On a vu au début de l’été l’axe CSMF-SML dénoncer l’actuel dispositif, non sans avoir obtenu auparavant un amendement leur assurant de facto un monopole de négociation sur la future convention 2010. La semaine dernière, nouveau retournement de situation : la proposition de loi d’un sénateur commanditée par les opposants à la ligne confédérale repousse jusqu’à fin 2010 la durée de vie du dispositif actuel, le temps d’organiser d’ici là nouvelle élection et nouvelle enquête de représentativité.
On n’insistera pas davantage sur les arcanes tactiques qui ont mené à ce brillant résultat. Parions en effet que la majorité de nos lecteurs n’a cure de ces querelles pichrocolines. Mais comme toujours, c’est le résultat qui compte. Et un constat s’impose : les mêmes qui ont réussi à s’entendre pour bâtir un collège unique de médecine générale en FMC ne sont pas parvenus à opposer aux pouvoirs publics une force de proposition crédible et unie au plan conventionnel. Dommage. L’Histoire dira si ces faux-pas conventionnels feront tomber pour de bon de la convention. Et si les ARS parviendront à imposer qu’un jour on en vienne à négocier et gérer au niveau régional.
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