« ESSENTIELLEMENT, cela signifie que nous avons maintenant la possibilité de dire à une femme à quelle vitesse avance son horloge biologique et combien de temps il lui reste avant que l'horloge termine sa course », observe, dans un communiqué, le Pr Hamish Wallace, pédiatre oncologiste à l'hôpital Royal des Enfants Malades d'Edimbourg (Ecosse) et principal auteur de ce travail publié dans « Human Reproduction ».
Cette méthode, qui mesure de façon fiable la réserve ovarienne « révolutionnera », prédisent les auteurs, la prise en charge de plusieurs groupes de femmes : celles qui souhaitent une conception assistée, celles qui ont subi dans l'enfance un traitement anticancéreux susceptible d'endommager les ovaires et toutes celles qui envisagent, pour des raisons professionnelles ou personnelles, de retarder la création d'une famille.
Pour développer leur méthode, le Pr Wallace et le Dr Thomas Kelsey (School of Computer Science, University of Saint Andrews, Royaume-Uni) ont utilisé le modèle de Faddy-Gosden (1996), qui décrit le déclin naturel du pool d'ovules et détermine le nombre d'ovules à un âge donné. En se fondant sur l'hypothèse selon laquelle l'âge très variable de la ménopause est lié à la grande variation du nombre d'ovules à la naissance, les chercheurs ont décrit le déclin de la population d'ovules pour les femmes ménopausées précocement et celles ménopausées tardivement.
Puis, en utilisant les données publiées sur la variation liée à l'âge du volume ovarien mesuré par échographie transvaginale, ils ont obtenu une corrélation très étroite entre la population d'ovules et le volume ovarien.
L'âge reproductif.
Ils montrent que le volume ovarien chez les femmes âgées de 25 à 51 ans reflète exactement le nombre d'ovules résiduels. A partir de ce paramètre, ils ont mis au point une méthode pour prédire l'âge reproductif.
Ils donnent les exemples de deux femmes de 40 ans. L'une a un volume ovarien de 9 ml, elle a donc un âge reproductif de 36 ans et peut s'attendre à une ménopause dans 14 à 15 ans ; l'autre a un volume ovarien de 5 ml, soit un âge reproductif de 42 ans ; sa ménopause devrait donc survenir dans 8 à 9 ans. Cette prédiction ne s'applique qu'aux femmes qui n'ont pas de maladie ovarienne et ne sont pas sous contraception hormonale.
La possibilité de mesurer facilement et avec précision la réserve ovarienne est « une réelle avancée, affirment les auteurs, et ouvre la voie au dépistage du vieillissement ovarien précoce chez les femmes », lequel affecte 10 % de la population féminine.
Les chercheurs utilisent actuellement leur méthode dans des études cliniques menées chez des femmes qui ont été traitées dans l'enfance pour un cancer.
« Human Reproduction », 17 juin 2004, DOI:10.1093/humrep/deh285).
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