CONGRES HEBDO
Certains travaux ont indiqué que le retard dans l'instauration d'un traitement de fond ou DMARD (Disease Modifying Arthritis Anti-Rheumatic Drug) pourrait être un facteur contribuant à l'évolution défavorable de la PR. C'est la raison pour laquelle le Dr Valerie Nell a analysé les effets d'une prise en charge très précoce à celle d'un traitement plus tardif dans la PR débutante. Ce travail n'a été possible que grâce à d'importantes campagnes d'information du corps médical et du public, qui ont permis d'inclure des patients très tôt.
V. Nell et son équipe ont comparé l'évolution (activité de la maladie, destruction articulaire et handicap fonctionnel) de 20 patients traités très tôt (VERA [Very Early Rheumatoid Arthritis]) par un DMARD, dans les trois mois en moyenne après le diagnostic de PAR, au devenir de 20 autres patients, appariés pour l'âge (53 ans, en moyenne) et le sexe, traités un peu plus tard - en moyenne vingt mois après la suspicion diagnostique (LERA [Late Early Rheumatoid Arthritis]) - par le même type de traitement.
Le facteur rhumatoïde était présent chez 45 % des patients du groupe VERA et retrouvé chez 40 % des patients LERA (p < 0,05).
L'activité de la maladie mesurée par les scores ACR20 et 50, critères d'évaluation principaux de l'efficacité du traitement, a été appréciée tous les trois mois pendant la première année, puis tous les ans par la suite ; le degré de destruction articulaire a fait l'objet d'une étude radiologique tous les ans.
Une amélioration très significative
Dès le troisième mois sous DMARD, on note une différence statistiquement significative du DAS (Disease Activity Score) en faveur du groupe VERA, ainsi qu'une amélioration fonctionnelle importante. Cette tendance favorable a persisté tout au long de l'essai, puisqu'on observe, en fin d'étude, une amélioration du DAS de 2,8 points +/- 1,5 dans le groupe VERA versus 1,7 +/- 1,2 dans le groupe LERA (p < 0,005).
De plus, 70 % des patients VERA remplissaient les critères d'amélioration ACR 20, alors qu'ils n'étaient que 40 % dans le groupe LERA (p < 0,005). Au trente-sixième mois de suivi, sept patients VERA présentaient des érosions détectables sur les radios, tandis qu'ils étaient plus du double dans le groupe LERA (p < 0,005).
Ces données confirment que la réduction du délai de mise sous DMARD semble être la mesure la plus importante de protection articulaire chez les patients atteints d'une PR débutante. Il existe donc bien un créneau très précoce pendant lequel on peut espérer, chez les patients atteints de AR, une réponse satisfaisante au traitement.
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