Vos malades ont lu
« Science et Vie », septembre
La découverte d'une « molécule de l'oubli est un formidable pas en avant ». C'est ainsi qu'Eric Kandel, prix Nobel de médecine 2000 pour ses travaux sur la mémoire, a salué la découverte d'Isabelle Mansuy. Cette neurobiologiste française vient de jeter les premières bases moléculaires d'un mécanisme actif de l'oubli. Elle raconte dans « Science et Vie » comment, à la tête de son groupe de l'école polytechnique fédérale de Zurich (Suisse), elle a mis en évidence le rôle de la PP1 (protein phosphatase) dans le processus d'effacement des informations. Avant, explique-t-elle, « la plupart des recherches se concentraient sur les enzymes favorables à la mémorisation ». Etudier le rôle d'une phosphatase dans le cerveau semblait « contre-intuitif ». Ces protéines sont, en effet, présentes dans toutes les cellules de l'organisme et ont une action inhibitrice dans la division cellulaire.
Grâce à l'observation de souris génétiquement modifiées, l'équipe de Zurich a montré que l'inhibition de la PP1 favorise l'apprentissage. Les travaux ont également permis de démontrer que des séances de travail espacées sont plus efficaces qu'un apprentissage intensif, du type « bourrage de crâne ». L'oubli joue donc un rôle vital : il préserve la saturation des circuits de la mémoire. Il aide aussi à faire le tri parmi les souvenirs déjà constitués, en gommant ceux qui ne sont pas essentiels à la cohérence de notre identité. Cette découverte ouvre peut-être la voie à une nouvelle approche thérapeutique. Au lieu de stimuler les mécanismes déficients de la mémoire, on chercherait à inhiber ceux de l'oubli qui impliquent la PP1.
Attention à nos abdominaux
« Alternative santé, l'impatient », septembre
Chacun s'est, une fois au moins dans sa vie, soumis au douloureux exercice des abdominaux. C'est bon pour la santé et cela affine la silhouette. Attention, prévient le Dr Bernadette de Gasquet dans « Alternative santé ». Les fonctions de ces muscles de la paroi abdominale sont multiples : ils maintiennent les viscères, aident les muscles du dos à tenir la colonne vertébrale, repoussent le diaphragme vers le haut lors de l'expiration et favorisent la respiration ventrale. Plus encore, en préservant la mobilité du diaphragme, ils assurent un effet de pompe aspirante et favorisent le retour veineux. Leurs mouvements lors de la respiration stimulent la digestion. Mais avec le temps, ils se distendent et toutes ces fonctions sont altérées. Exercer ses abdominaux ne peut qu'être bénéfique, à condition de rompre avec les habitudes des salles de gym. Il ne faut jamais rapprocher les épaules du bassin en arrondissant le dos. Non seulement c'est mauvais pour la colonne vertébrale, mais cela augmente la pression dans l'abdomen et sur le périnée, avec un risque d'incontinence urinaire chez la femme et de hernie inguinale chez l'homme. A ces classiques abdominaux hyperpressifs (jusqu'à 450 mm de Hg dans l'abdomen), il faut préférer la gymnastique abdominale hypopressive qui permet de développer une pression négative (jusqu'à 50 mm de Hg). Elle s'effectue en rentrant le ventre lors de l'expiration, en gardant le dos plat et le menton rentré.
La fièvre des implants fessiers
« Votre beauté », septembre
« Après Rio et Londres, la fièvre de la chirurgie des fesses gagne Paris », assure le magazine « Votre beauté ». Deux femmes, Alexandra et Claudie, témoignent. En dépit de la douleur, « inimaginable, jusqu'à l'injection de morphine », de l'immobilisation prolongée (quinze jours), de l'inconfort de l'dème et des suintements, elles sont ravies : « Je me trouve plus féminine, plus confiante en moi », avoue Alexandra, 33 ans. Le Dr Trévidic, membre de la Société française de chirurgie plastique, explique que l'intervention est, par rapport à la chirurgie des seins, plus lourde. La douleur, qui est celle causée par tout travail sur un muscle, dure une semaine. Une certaine sensibilité peut persister deux à trois mois et il faut compter de trois semaines à deux mois de convalescence. Les fessiers travaillent sans cesse lorsque l'on n'est pas étendu et le point d'insertion des implants (incision dans la partie haute de la raie des fesses) est à un endroit stratégique pour les mouvements. Quant aux prothèses, elles sont dérivées des prothèses mammaires en silicone, mais ne sont encore soumises à aucune réglementation du ministère de la Santé.
Réhabiliter l'interdit pour lutter contre la violence
« Atmosphères », septembre
Dans le magazine « Atmosphères », on pourra lire l'avis d'un psychiatre, expert judiciaire, sur la violence dans notre société. Il n'est pas sûr qu'elle soit plus importante qu'auparavant, mais sa résonance affective est plus grande. « Le Paris du XIXe siècle était sûrement plus dangereux que celui de 2003 ! Mais on la repère mieux et elle est plus médiatisée », affirme Louis Roure, qui publie, avec Philippe Duizabo, « les Comportements violents et dangereux (Masson).
Si elle semble se focaliser sur l'adolescence, c'est peut-être que cette période critique dure aujourd'hui plus longtemps, jusqu'à 26 ans parfois. La violence est le fait d'adolescents en souffrance psychologique qui ne savent s'exprimer que par un comportement anormal. Pour prévenir une telle dérive, le spécialiste conseille aux éducateurs et aux parents d'apprendre à imposer la frustration. « Dire non à un enfant dès son plus jeune âge, c'est éducatif et structurant. On parle de droits de l'enfant, mais on oublie le besoin d'interdits. »
Une pythie sous l'emprise de l'éthylène
« Pour la science », septembre
L'inspiration prophétique de l'oracle de Delphes serait due, selon les Anciens, aux vapeurs qui s'échappaient d'une faille qui s'ouvrait dans le sol du sanctuaire. Ainsi Strabon (- 64 à 25) écrivait-il : « On dit que le siège de l'oracle est situé dans une grotte profonde percée d'une petite ouverture d'où s'échappe un pneuma (gaz, vapeur, souffle) qui assure l'inspiration divine ; la Pythie est assise sur un haut trépied placé au-dessus de la fissure ; elle respire les vapeurs et prophétise. » Selon Plutarque et d'autres auteurs, la prêtresse était en transe légère pendant les séances normales. Il raconte qu'un jour on la força à énoncer ses prophéties. Elle se rendit, contre son gré, dans l'adyton souterrain et fut soudain saisie par un esprit puissant et malin. « Ainsi possédée, au lieu de parler ou de chanter comme elle le faisait d'habitude, la Pythie se mit à gémir et à pousser des cris perçants ; après s'être agitée violemment, elle se précipita vers la sortie et s'effondra. » Dans les années 1900, un jeune étudiant anglais qui eut l'occasion de visiter les fouilles de Delphes mit à mal ces récits acceptés par tous les érudits : il ne vit aucune fosse et n'entendit parler d'aucun gaz.
Des archéologues américains* expliquent comment ils sont arrivés à la conclusion qu'il existait bien des failles sur le flanc du mont Parnasse. Le gaz des vieux écrits de l'Antiquité serait l'éthylène, dont l'inhalation entraîne un comportement proche de la transe : le patient reste conscient, est capable de se tenir assis et de répondre aux questions, même s'il ressent des sensations de décorporation et une certaine euphorie. On a également observé des comportements violents : agitation, cris.
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