La saisonnalité des infections virales est une réalité. Et si le VZV (varicelle zona virus) sévit plutôt au printemps et les entérovirus en été, les virus respiratoires sont surtout responsables d’infections lors de la saison froide.
À cela plusieurs raisons. Tout d’abord une transmission interhumaine facilitée par la plus grande promiscuité. En hiver, les sujets sont confinés, les contacts sont plus étroits, ce qui bien sûr favorise la transmission des virus d’un individu à un autre. Ensuite, un terrain propice.
La plupart des virus respiratoires s’acquièrent par voie nasale, le nez étant le site primaire de prolifération virale. Or, quand il fait froid, la muqueuse nasale est particulièrement sollicitée pour réchauffer l’air que l’on respire, ce qui conduit à une perte d’eau (en témoigne le « nez qui coule » dès que l’on se retrouve à l’intérieur) et un assèchement de la muqueuse. Cette dernière est donc fragilisée et les capacités immunitaires locales sont réduites. Les virus, qui ne sont pas « intelligents » et subissent l’environnement, « profitent » tout simplement de la situation qui leur est favorable.
Un froid sec mais pas trop
Parmi les autres hypothèses avancées pour expliquer la plus grande incidence des infections virales respiratoires en saison froide : la moindre exposition aux rayons ultraviolets, qui ont une action virucide, et le fait que les virus supportent mieux le froid que le chaud (ils sont d’ailleurs conservés en congélateurs).
Les nombreux essais qui ont évalué l’impact du froid et de l’hygrométrie ont montré que les meilleures conditions de survie pour les virus sont le froid sec (taux d’humidité compris entre 20 et 40 %). En revanche, une ambiance trop sèche abîme les virus, qui sont souvent enveloppés d’une structure bicouche lipidique assez fragile – lire aussi notre article sur le virus influenza en particulier.
Prévention
Quelles mesures préconiser pour se prémunir :
- maintenir la tête des enfants au chaud dans une cagoule,
- vacciner contre la grippe,
- se désinfecter les mains cinq fois par jour avec une solution hydro-alcoolique,
- garder des distances vis-à-vis des malades,
- utiliser des mouchoirs en papier et les jeter dans une poubelle fermée,
- bien aérer les pièces,
- et porter un masque quand on est soi-même malade (pour protéger les autres).
D’après un entretien avec le Pr Bruno Lina, CNR des Virus Influenzae, Laboratoire de Virologie du CHU de Lyon.
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