Christian B., le généraliste, et Jacques V., le spécialiste, n’ont pas souhaité poursuivre leur activité au-delà de 65 ans. Médecin de famille à Bondy, en Seine-Saint-Denis, Christian en avait tout simplement assez. «Ma clientèle était assistée et arrogante, et la Sécurité sociale me mettait la pression parce que je ne voulais pas me mettre à la télétransmission», commente le médecin, désabusé, qui n’a cotisé à la Carmf que 150 trimestres. «J’aurais pu continuer un peu, mais je n’en avais plus envie. Le mois qui a suivi mon 65eanniversaire, j’ai complètement arrêté, affirme Christian . Les conditions de remplacement sont totalement inintéressantes car on doit payer d’un côté ce que l’on a gagné de l’autre.»
De son côté, Jacques, gastro-entérologue dans un cabinet de groupe à Dijon, n’a pas supporté la judiciarisation du métier. En décembre 2004, il a jeté l’éponge, un an après avoir pensé à tout arrêter. «Beaucoup de mes amis médecins songent à partir à 63 ou 64ans; mais la pénalisation de 5% de retraite en moins par année anticipée est un frein dissuasif. C’est beaucoup quand on ne touche que 40 à 50% du chiffre que l’on avait en pleine activité», déclare-t-il. Après avoir dévissé sa plaque en décembre 2004, Jacques a tourné la page en quinze jours. Il n’a plus aucune activité médicale, mais soigne son swing sur les terrains de golf.
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