EN 2002, SELON L'ORDRE, 5 740 médecins actifs ont déclaré avoir cessé temporairement d'exercer. « Qui sont-ils ? Quels sont leurs motifs ? Peut-on penser qu'ils reprendront leur activité à court terme ? »
Autant de questions auxquelles l'Ordre tente de répondre dans une enquête réalisée auprès de 44 conseils départementaux représentatifs de la diversité des exercices. « Dans un contexte d'évolution à la baisse des effectifs médicaux, il est important de mieux cerner ces phénomènes afin d'éclairer le débat sur le potentiel réel en médecins actifs parmi ceux en âge de l'être », indique l'Ordre en préambule.
L'étude a porté sur un échantillon de 1 338 médecins qui ont précisé le motif de cessation de leur activité. Il ressort qu'une majorité d'entre eux sont des femmes (63 %), omnipraticiens (73 %), dont l'âge moyen est de 48 ans. Les spécialistes les plus concernés par l'arrêt ponctuel d'exercice sont anesthésistes-réanimateurs (15 %), psychiatres (10 %) ou médecins du travail (8,3 %). L'étude établit que, « très majoritairement, la cessation temporaire d'activité ne relève pas du choix délibéré du médecin » mais principalement de la maladie ou de l'invalidité (dans 45,2 % des cas). Les raisons familiales (28,6 %) sont ensuite le plus fréquemment invoquées, devant la recherche d'emploi (11,2 %) ou le suivi d'une formation (8 %). En tenant compte de l'âge des médecins, l'Ordre estime qu'« entre 1 263 et 2 353 médecins, soit au plus 1,17 % de l'ensemble des médecins actifs inscrits au tableau de l'Ordre en 2002, sont susceptibles de ne pas reprendre leur activité ».
La retraite de plus en plus tôt.
En outre, 3 530 médecins ont arrêté d'exercer en 2002. « Les cessations définitives, pour un autre motif que le décès (32 %) ou la retraite (52 %), représentent 16 % de l'ensemble des radiations à la demande du praticien », relève l'Ordre.
Par ailleurs, l'âge moyen de départ à la retraite des médecins libéraux a sensiblement baissé. D'après les données de la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf), il a baissé de 68 ans en 1992 à 66,4 ans en 2002. Or les médecins de plus de 50 ans représentaient 40 % des praticiens actifs en 2002, contre 31 % en 2000. Ce qui inquiète l'Ordre : « D'ici à dix ans, les médecins en âge de prendre leur retraite seront très nombreux. Si la tendance à la baisse de l'âge de la retraite se poursuit, cela ne fera qu'accentuer le phénomène. » D'où des problèmes démographiques qui risquent de s'aggraver.
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