Pour une rémunération forfaitaire de l'e-médecine

Publié le 22/05/2001
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Le conseil scientifique de la Caisse nationale d'assurance-maladie s'est penché sur les enjeux de la télémédecine et de l'e-santé pour en constater l'insuffisant développement.
C'est le cas, en particulier, de la télémédecine dont les expériences engagées ont pourtant, selon lui, mis en évidence l'utilité, notamment dans la gestion des urgences ou de la santé en milieu carcéral. Le rapport déplore donc à la fois « une sous-utilisation, souvent très importante » des systèmes mis en place et l'absence totale d'évaluation en termes de services rendus aux patients. « Il est clair que, d'une manière ou d'une autre, les établissements de santé qui mettent en place des moyens de télémédecine doivent recevoir une rémunération de ce nouveau service ; à défaut, il est probable que les établissements n'en assureront pas la pérennisation », constate le conseil scientifique.
Une préoccupation qui concerne le domaine de l'e-médecine. Au-delà des problèmes du dossier médical commun ou partagé dans le cadre d'un réseau de soins qui nécessite, selon lui, une réflexion approfondie, le conseil scientifique de la CNAM plaide pour une rémunération des praticiens qui utilisent les nouveaux systèmes de communication avec leur patients : « L'e-médecine ne pourra que se développer dans une logique commerciale ou ne se développera pas du tout », estime le rapport. Constatant que la CNAM est « réticente à mettre en place une rémunération à l'acte de l'e-médecine », les membres du conseil scientifique suggèrent une prise en charge financière forfaitaire de cette activité « notamment lorsqu'elle s'inscrit dans une organisation innovante des soins, par exemple, dans un réseau ».
Le rapport réagit au développement considérable des portails santé à destination du grand public, ses auteurs considèrent « qu'il faut veiller à ce que ne se constituent pas des monopoles de logique marchande et que la qualité de l'information donnée au public soit garantie ». Il souhaite pour cela une labellisation de ces sites et ne cache pas que la frontière entre information, conseils impersonnels et consultations en ligne demeure « assez floue ».

ROUDEN Cline

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6923