Les Respirations d'Enghien

Pour une meilleure qualité de l'air

Publié le 07/11/2007

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ASTHME, ALLERGIES, BPCO, la liste des maladies respiratoires serait longue à énumérer. Et elle risque encore de s'amplifier dans les années à venir, tant la qualité de l'air que nous respirons se dégrade. En 2020, la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) sera ainsi la troisième cause de mortalité dans le monde. «Si les poissons vivent dans l'eau, nous vivons dans l'air. Nous respirons 15000litres d'air par jour. Ça vaut bien un congrès, au moins le temps d'un week-end!», explique Jean-Claude Durousseaud, fondateur des Respirations d'Enghien. Un congrès qui se veut pour une fois tourné vers les causes, plutôt que vers les conséquences : «On entend beaucoup parler du réchauffement de la planète et de la qualité de l'air qui se dégrade sans pour autant parler des origines de ces problèmes.» Les implications en termes de santé publique et d'économie seront également évoquées durant ces trois jours de conférences « transversales », visant à créer le dialogue entre décideurs politiques, industriels et responsables associatifs, en présence d'invités d'honneur comme Alain Juppé, maire de Bordeaux et ancien Premier ministre, qui viendra clore la première journée de débats, et de Philippe Sueur, maire d'Enghien-les-Bains. La conférence « Air et Santé » qui se déroule sur deux jours, réunira les différents acteurs de santé publique intéressés par le sujet. ORL, pneumologues, toxicologues, allergologues, cancérologues et ophtalmologistes pourront échanger sur les pathologies liées à la qualité de l'air, mais aussi à la pollution des habitats, beaucoup plus importante que celle de l'air extérieur, et tenteront de faire émerger de leurs réflexions des idées de nouveaux traitements et de nouvelles pistes à explorer. «Des scientifiques viendront également parler de la partie technique, comme la mesure de la pollution atmosphérique, ou encore de véhicules non polluants», précise le Dr Claude-Alexandre Timsit, ORL et organisateur du congrès.

Des initiatives récompensées.

Un prix spécialement créé pour l'occasion sera décerné à la fin de cette rencontre internationale. Il servira à encourager les initiatives prises par les collectivités locales et les industriels afin de préserver l'environnement. «Le trophée en verre symbolise la pureté et la fragilité de l'air et a été conçu spécialement par une équipe de designers», indique M. Durousseaud. Cette année, une trentaine d'entreprises ont été nommées pour les Oxygen Awards 2007, parmi lesquelles Nature & Découvertes, Velib', Yves Rocher, Capital Air Santé, McDonald's ou encore Primagaz. Ce dernier, présent pour la deuxième année consécutive aux Respirations d'Enghien, exposera à cette occasion deux véhicules fonctionnant au GPL. L'entreprise est ainsi inscrite aux Oxygen Awards dans la catégorie « flotte d'entreprise ayant le meilleur ratio de véhicules propres », puisque l'intégralité de sa flotte de véhicules (150 au total) fonctionne au GPL carburant.

En plus de s'informer sur les problèmes liés à l'air, les congressistes et le public sur place pourront pendant ces trois jours essayer des véhicules propres au Village de la mobilité durable et en adopter le slogan en commençant par «rouler propre afin de rouler pour l'avenir».

Informations : www.lesrespirations.com.

Traiter l'air par l'eau

«Enghien est la seule ville thermale du nord de la France où l'eau est sulfurée et calcique», note le Dr Claude Gaborit, ORL et président de la société médicale d'Enghien. Les ingrédients rêvés selon lui pour soigner les pathologies respiratoires. Et elles sont nombreuses, puisque 30 % des consultations chez l'ORL seraient principalement dues à des difficultés à respirer par le nez. «Depuis quinze ans, les facteurs irritatifs ont triplé.Chose tout à fait normale, puisque, en modifiant les composants de l'air, le système respiratoire s'en retrouve également modifié.» Pour diminuer le coût des traitements contre les allergies, le Dr Gaborit encourage le recours à la médecine thermale permettant de «traiter l'air par l'eau». Une urgence, selon lui, car, en 2015, d'après l'European Academy of Allergy, un Européen sur deux devrait être allergique. Un recours qui devrait se faire également pour l'ensemble des maladies respiratoires. «En France, l'asthme est une maladie qui concerne environ 2,5millions de personnes. Et le coût de la prise en charge est exorbitant: plus de 1milliard d'euros pour les consultations, les traitements et les hospitalisations», assène Jean-Claude Durousseaud.