Créée en 1986 sous l'égide de l'OMS pour lutter contre les infections nosocomiales, la fondation Hygie* étend désormais son activité à la promotion d'une « hygiène au quotidien », indispensable, selon elle, pour accompagner le vieillissement de la population et l'augmentation de l'espérance de vie. Au cours d'un symposium tenu à Strasbourg, la fondation a plaidé pour des politiques d'hygiène fondamentale dans le domaine de la vision.
Réunissant hygiénistes, médecins du travail, ophtalmologistes et spécialistes de la sécurité routière, le séminaire a mis en avant les insuffisances de l'« hygiène de la vision » en milieu professionnel. Les conditions optimales d'éclairage, l'intensité et l'orientation de la lumière, sans parler de la disposition des ordinateurs, sont encore trop souvent considérées comme des questions secondaires par les entreprises, ont regretté plusieurs ergonomes et médecins du travail.
De même, les architectes se soucient encore trop peu de ces questions, selon les Drs Georges Ducel et Claude Franck, qui président la fondation Hygie. Alors que le vieillissement de la vue commence autour de 40 ans, rappellent-ils, il est d'autant plus nécessaire de préserver les capacités visuelles des actifs que ceux-ci prendront progressivement leur retraite à des âges de plus en plus avancés. Mais, tandis que les besoins en spécialistes de la vision augmentent, le nombre d'ophtalmologistes et de professionnels de la vue commence à diminuer dans toute l'Europe, et cette pénurie programmée doit être enrayée rapidement.
Sur la route
L'hygiène de la vision dans la conduite automobile a constitué le deuxième thème du symposium. Les différences de risque entre la conduite de jour et la conduite de nuit, surtout sur route mouillée, sont bien connues, et plusieurs études ont permis d'étudier plus précisément ces phénomènes. Les facteurs climatiques et l'état des routes ne doivent pas faire oublier le rôle des conducteurs, les plus âgés n'étant ni les plus vulnérables ni les plus menacés. L'éclairage des autoroutes la nuit, comme en Belgique, reste une mesure à l'efficacité controversée. En revanche, le fait d'allumer ses lumières dans la journée, comme l'exigent déjà plusieurs pays, dont la Finlande, la Suède et la Hongrie, permet de réduire le nombre d'accidents. En France, une expérience pilote menée en 2000 dans les Landes a permis de réduire de près de 60 % le nombre d'accidents mortels sur les grands axes, mais n'a eu aucun effet sur les routes secondaires.
Après cette journée de réflexion, la fondation Hygie transmettra une série de recommandations au Conseil de l'Europe et à l'OMS. Elle mènera aussi, à l'avenir, des réflexions comparables en matière d'hygiène de l'audition.
* Fondation Hygie, 15-17, rue du Tunnel, CH-1227 Carouge (Suisse). Courriel : claude.franck@infonie.fr.
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