14 juin, Journée du don de sang

Pour une maternité sans risque transfusionnel

Publié le 11/06/2007
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PLUS D'UN DEMI-MILLION de femmes meurent chaque année de complications survenant pendant la grossesse ou l'accouchement. Les graves hémorragies de la délivrance, qui provoquent jusqu'à 50 % des décès maternels dans des pays d'Afrique et d'Asie, sont la principale cause de mortalité. L'ampleur du phénomène s'explique en grande partie par la pénurie de sang sécurisé. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) en a fait le thème de la Journée internationale du don de sang, cinquième du nom, qui a lieu le 14 juin, avec pour slogan « Un sang sécurisé pour une maternité sans risque ». Elle est organisée sous les auspices de la Société canadienne du sang et d'Héma-Québec.

Dans le monde, huit personnes sur dix n'ont pas accès à la sécurité transfusionnelle. Sur 80 millions d'unités de sang collectées chaque année, 39 % le sont dans des pays en développement qui comptent 82 % de la population mondiale. Le nombre de dons pour 1 000 habitants est quinze fois plus élevé chez les riches que chez les pauvres. Moins d'un pays sur trois dispose d'un service de transfusion sanguine bien structuré. Sur le continent africain, par exemple, six millions de recherches d'infections par an, pour sécuriser le sang, ne peuvent être effectuées faute de moyens.

La France à la recherche de 200 000 donneurs de plus.

La France, en ce qui la concerne, a tourné la page de l'insécurité transfusionnelle. Le sang contaminé, c'était au siècle dernier. Pour l'Etablissement français du sang (EFS), le 14 juin sera l'occasion de mobiliser le grand public en faveur du don. Une exposition de photographies, replaçant le don de sang dans le quotidien, se tiendra dans une vingtaine de villes métropolitaines ainsi qu'en Guadeloupe, en Martinique et à la Réunion. A la manière d'un roman-photo, sous le titre « Du temps pour la vie », vingt clichés mettent en scène des personnages dans des situations banales comme faire des courses, chercher des clés, s'habiller devant un miroir, mais également donner son sang ou en recevoir. Conçue par Rémi Bernard, photographe et cinéaste, c'est une petite histoire dans laquelle les protagonistes se croisent et se confrontent lors d'un moment donné au sang, et se «reconnaissent» dans l'acte solidaire du don. La projection d'un film d'une dizaine de minutes, qui approfondit la trame du roman-photo, permet au spectateur de s'identifier aux scènes évoquées.

Afin de soulever la curiosité du public et de l'inciter à découvrir l'exposition, l'EFS lance une campagne d'affichage, comprenant quatre photographies avec pour accroches : «Cette année, Sylvie a passé 1450minutes à chercher ses clés. Elle a aussi passé 30minutes de temps en temps à donner son sang», ou encore : «Cette année, Olivier a passé 2612minutes à prendre un café. Il a aussi passé 30minutes de temps en temps à donner son sang.» Un spot radio de 30 secondes reprend la thématique de l'exposition, et un journal d'information sur le don est distribué à 500 000 exemplaires.

Dans un contexte de baisse généralisée des stocks de sang et à l'approche de l'été, «traditionnellement plus difficile», l'EFS souhaite sensibiliser les donneurs à l'importance d'une mobilisation plus régulière*. Sur les cinq dernières années, les besoins en produits sanguins ont augmenté de 10 % en France. Aujourd'hui, 2,5 millions de dons annuels sont nécessaires pour satisfaire la demande, ce qui signifie 200 000 donneurs supplémentaires, 800 de plus par jour. Pour prendre toute la mesure du défi, il faut savoir que si 50 % des Français de 18 à 65 ans ont donné un jour leur sang, seulement 4 % d'entre eux font chaque année ce geste indispensable pour quelque 500 000 malades. Convaincre de nouveaux donneurs et fidéliser ceux qui sont déjà venus de façon à ce qu'ils donnent au moins deux fois par an, au lieu de 1,6 fois actuellement, tels sont les enjeux majeurs de l'EFS pour 2007.

* www.dondusang.net, tél. 0.810.150.150.

> PHILIPPE ROY

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8183