ZENON
J'espère vivement que Roselyne Bachelot conservera son ministère, après le 16 juin où l'on fêtera les pères, ces héros modernes, et où se tiendra le second tour des élections législatives, ces joutes d'aujourd'hui. Oui, que Roselyne reste, car enfin pourra-t-on peut-être pénétrer le mystère du « développement durable ». Quès aco ? Ministre de l'Ecologie, on comprend. Le « Journal officiel » de jeudi dernier précisait ses attributions : outre qu'elle se doit de protéger la nature, qui le lui rendra au centuple, elle assure la police et la gestion de la chasse et de la pêche en eau douce, eau dont elle a par surcroît la gestion. Pourra-t-elle se battre avec des balles en caoutchouc contre les chasseurs vindicatifs et les pêcheurs en eau trouble ?
Elle s'occupe de sûreté nucléaire, de l'effet de serre, de la lutte contre le changement de climat et prévient les risques majeurs. Un travail de Titane ! Justement, Madame la ministre a effectué son premier déplacement officiel à Charleville-Mézières, où les crues désastreuses du printemps 2001 n'ont pas fait oublier celles de 1996. C'est intéressant, d'abord et avant tout pour les sinistrés, mais aussi parce que les inondations, a-t-elle précisé, sont « au cœur de la problématique du développement durable », à savoir la recherche d'un équilibre entre l'environnement, l'économie et le social.
Là encore, la notion me paraît un peu floue : les inondations sont dues au changement climatique et à l'abandon de l'entretien des berges de la Meuse, entre autres, soit. Mais s'est-on depuis préoccupé desdites berges ? Et le développement durable pieds dans l'eau dans la cuisine ne me parle pas encore assez. Le développement est conçu comme une force qui va, qui se poursuit, une continuité comme un fleuve qui passe, même s'il déborde. Il est durable par définition : on conçoit mal un développement immobile, ou différé aux calendes grecques.
Peut-être que, pour bien appréhender le développement durable, faut-il être un homme de terrain, comme le Premier ministre. Mais ce terrain est-il meuble, ou durable ? Arpentant joyeusement les champs et les près, la fourche à l'épaule, l'homme de terrain sifflera trois fois. Est-ce une jachère, un terrain à bâtir, voire un terrain inondable, qui intéresse alors Mme Bachelot ? Lorsqu'elle évoque « le caractère récurrent (ou récurant ?) des crues », pense-t-elle déjà au développement durable qui pourrait empêcher le retour d'une telle calamité ? Nous restons dans l'expectative, et il serait temps qu'un ex-publicitaire comme M. Raffarin nous éclairât sur le dur désir de durer du développement.
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