DE NOTRE CORRESPONDANT
IL N’EXISTE actuellement aucun système harmonisé de cosmétovigilance en Europe : certains pays européens ne disposent d’aucune structure dans ce domaine, tandis que d’autres l’ont intégrée dans leur législation sanitaire. En France, l’obligation de mener des actions de cosmétovigilance a été inscrite en 2004 dans le code de santé publique et confiée à l’Afssaps (Agence de sécurité sanitaire des produits de santé). Cette dernière travaille notamment dans ce but avec le réseau de dermatologues allergologues Revidal.
Les effets indésirables des cosmétiques restent d’autant plus mal connus que seulement une minorité d’utilisateurs les signalent aux professionnels de santé ou aux associations de consommateurs. Or, selon le réseau Revidal, 15 % des effets indésirables signalés peuvent être qualifiés de graves.
Une personne sur mille.
Les dermatites allergiques de contact sont les effets indésirables le plus fréquemment rencontrés par les dermatologues (plus de 80 % des effets recensés) et concerneraient, en France et au Danemark, entre 4 et 30 personnes pour 100 000 habitants. Mais, selon les estimations, 1 personne concernée sur 3 seulement consulte pour ce motif : l’incidence réelle doit donc être multipliée par trois, soit jusqu’à 0,1 % de la population. Les produits le plus fréquemment allergènes sont les parfums, les agents conservateurs et les teintures capillaires.
Outre les dermatologues, les pharmaciens recueillent et notifient des effets secondaires liés aux cosmétiques, notamment des irritations et des alopécies, tandis que les dentistes constatent des réactions d’hypersensibilité de la dentine. Ces observations, confirmées par des études effectuées en particulier en Autriche et en Norvège, révèlent l’ampleur du phénomène.
Les experts du Conseil de l’Europe estiment qu’un réseau européen permettrait de mieux connaître la fréquence réelle des effets indésirables des cosmétiques, de les corriger plus rapidement et d’en réduire les coûts sanitaires et humains. Ils préconisent une coopération étroite entre les consommateurs, les professionnels de santé, notamment les médecins et les pharmaciens, les autorités sanitaires et les fabricants.
Suivant les experts, les autorités politiques du Conseil de l’Europe recommandent la création rapide d’un tel réseau, capable de recueillir, d’échanger et de diffuser des informations fiables dans tous les pays européens.
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