En arrière-plan des réformes actuelles pointent encore et toujours les questions du financement de la protection sociale dans notre pays (cf. notre dossier pp. 8 à 13).
Sans réduire leur portée, la création des ARS et la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) ne nous indiquent pas les niveaux acceptables des dépenses de santé. Pas plus que nous ne savons s’il faut les considérer comme des charges ou comme des investissements rentables.
Les lois de financement de la Sécurité sociale sont encore bien trop pusillanimes. La publication annuelle, sans surprise, de textes peu contraignants, votés par des parlementaires blasés, engagent peu le pays réel.
Les réformes de la protection sociale butent toujours sur l’essentiel : quels choix consensuels la Nation doit-elle faire pour adapter ses moyens ? Comemnt les Français veulent-ils être protégés, face à la maladie ? Comment sauvegarder un système encore assez juste et auquel les Français sont attachés, mais qui leur paraît briller de ses derniers feux ?
A contrario du sujet des retraites pour lequel un lent cheminement pédagogique est à peu près accompli, sauf – il est vrai – chez quelques ténors politiques jetés dans le combat électoral, les remèdes ne sont toujours pas au point et le système vacille.
Les libéraux veulent transférer en catimini des coûts sur les assurances et mieux sélectionner les dépenses remboursables. La Gauche hésite toujours et craint les risques de privatisation du système. Les étatistes des deux bords, fort nombreux chez nous, ne croient qu’en une administration d’autorité pour diriger l’œuvre de redressement économique et moral qu’ils appellent de leurs vœux. Et le reste à charge augmente inexorablement pour tous, affiliés, sociétaires et mutualistes !
L’initiative d’une large discussion sur la protection sociale politique apparaît donc nécessaire. La décision appartient aux hommes politiques, à la rue, aux experts et décideurs professionnels habituels. Et si sans attendre un groupe de volontaires écrivait un rapport de la santé 2025 ? Le dernier du genre, santé 2010 fut publié à l’initiative du Commissariat général du plan en 1993, sous la plume de Raymond Soubie. Il a donné, sur quinze ans, une certaine cohérence aux réformes successives de la santé : de la réforme des ARH aux lois du 4 mars 2002 sur les droits des patients, des lois de 2004 jusqu’à la loi HPST avec ses ARS ?
Alors, qui veut bien s’y coller ? Il y a urgence. Auprès de qui le président de la République pourrait demander conseil ? son conseiller social sans doute. Un certain Raymond Soubie.
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