Insulinothérapie du diabète de type 2
EN DEPIT des possibilités thérapeutiques, seuls 37 % des diabétiques de type 2 parviennent à un équilibre glycémique et atteignent les objectifs d'HbA1c fixés par les recommandations internationales (1).
Le traitement initial repose sur le régime et les modifications des habitudes de vie (exercice physique), puis les antidiabétiques oraux dont l'efficacité est évaluée en mesurant l'HbA1c (la valeur seuil du taux d'HbA1c reconnue au plan international est de 7 %).
La détérioration progressive de la fonction des cellules bêta qui aboutit souvent à la nécessité de recourir à l'insulinothérapie de façon transitoire ou définitive.
L'objectif de ce traitement est de reproduire au plus près la libération physiologique d'insuline en utilisant une stratégie appelée insulinothérapie fonctionnelle qui consiste à séparer les besoins insuliniques de base en dehors de tout repas et les besoins insuliniques prandiaux.
En pratique, le diabétique s'injectera une insuline de longue durée qui maintiendra la glycémie stable entre les repas et, si nécessaire, un analogue rapide avant ou immédiatement après les repas. Ce schéma thérapeutique suppose une éducation thérapeutique et un accompagnement des patients.
Une insulinothérapie précoce, qui mime les effets de l'insuline physiologique en regard des besoins de l'organisme, peut, en assurant un bon contrôle glycémique, retarder la progression de la maladie et diminuer le risque de complications à long terme.
Apport des analogues retard de l'insuline.
Lantus (insuline glargine) est un analogue de l'insuline humaine, produit par la technologie de l'ADN recombinant en utilisant des souches d' Escherichia coli K12 non pathogènes. Caractérisé par une durée d'action de 24 heures, sans pic, Lantus peut être injecté à n'importe quel moment de la journée, mais toujours à la même heure.
Lantus en une injection par jour, comparé à une ou plusieurs injections de NPH dans un schéma basal-bolus, permet de maintenir un contrôle glycémique rigoureux au moins identique à celui de la NPH avec moins d'hypoglycémies.
Les données préliminaires de l'étude APOLLO présentées lors du 41e Congrès annuel de l'Easd démontrent que chez des diabétiques de type 2 mal contrôlés par des antidiabétiques oraux, l'adjonction de Lantus, associé à un accompagnement thérapeutique du patient, permet d'obtenir un taux moyen d'HbA1c de 6,76 % (2).
Une autre étude a montré une amélioration supplémentaire du contrôle glycémique des patients passés d'une insulinothérapie conventionnelle intensive avec NPH à un traitement par Lantus (diminution du taux d'HbA1c et de la glycémie à jeun) et, ce, sans augmentation des hypoglycémies.
Apidra (insuline glulisine) est un nouvel analogue de l'insuline d'action rapide administré par voie injectable pour le contrôle glycémique.
Elle a été évaluée comparativement à une insuline humaine rapide chez 892 diabétiques de type 2, les deux insulines étant associées à une NPH.
Les résultats de l'étude montrent que les fluctuations postprandiales de la glycémie mesurées une heure et deux heures après le repas ont été significativement moindres chez les patients sous Apidra que chez ceux sous insuline humaine.
En association à une NPH, l'insuline glulisine s'est révélée aussi efficace que l'insuline humaine rapide pour réduire les taux d'HbA1c, tout en offrant un profil de tolérance comparable chez les diabétiques de type 2. Elle apporte, par ailleurs, des bénéfices supplémentaires : amélioration du contrôle glycémique postprandial et diminution des hypoglycémies symptomatiques nocturnes.
Une insulinothérapie conventionnelle intensive par Apidra et Lantus permet un schéma basal-bolus à base d'analogues de l'insuline administrés à l'aide du même modèle de stylo injecteur.
Ce traitement offre une souplesse d'administration due au profil d'action rapide d'Apidra et au fait que Lantus peut être injecté à n'importe quel moment de la journée.
D'après une conférence de presse organisée par les laboratoires Sanofi-Aventis et présidé par le Pr Matthew Riddle (Portland, Etats-Unis)
-1-Saysah SH, Fradkin J, Cowie CC. Poor Control of Risk Factors for Vascular Disease among Adults with Previously Diagnosed Diabetes. JAMA 2004 ; 29 : 335-42.
-2- Linn T, Nuber U, Axel M et al., The Role of Titration Enforcement for the Treat-To-Target Concept with Add-on Insulin Therapy in Patients with Type 2 Diabetes. Présentation au 41e Congrès annuel de l'Easd.
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