L E ministère de la Jeunesse et des Sports a voté l'an passé une loi qui rend obligatoire la pratique d'un bilan dans le cadre de la surveillance de l'entraînement des sportifs. Néanmoins, chaque fédération de tennis est responsable du protocole de cette évaluation qui reste encore non spécifique du joueur de tennis. Forte de son expérience professionnelle au CHU de Nantes, le Dr Marie-Carole Paruit-Portes, a repris 1 038 dossiers d'épreuves d'effort chez les jeunes joueurs de tennis (âgés de 8 à 18 ans) en vue de déterminer des normes et des particularités propres au tennis. D'ores et déjà, cette étude a permis de connaître la moyenne de la puissance que doit atteindre un enfant par catégorie d'âge et par sexe, et de déterminer des normes en VO2 max.
Un exemple de bilan spécifique au jeune du joueur
Dans la Ligue des Pays de Loire, le bilan ne comporte, jusqu'à 13 ans, que des épreuves d'effort sur bicyclette avec un protocole court en raison des particularités de l'adaptation à l'effort de l'enfant. En effet, explique le Dr M.-C. Paruit-Portes, « l'enfant est bien adapté à un effort bref, mais il se fatigue anormalement lors d'un effort long, ce qui ne permet pas l'obtention d'une épreuve d'effort maximum. Ce bilan ne s'adresse, jusqu'à 13 ans, qu'aux enfants qui s'entraînent plus de 5 heures par semaine et qui seront en sélection ». A partir de 13 ans, l'évaluation est effectuée sur tapis roulant avec VO2 max, les jeunes joueurs étant déjà de haut niveau avec un entraînement physique complémentaire. Elle est réservée aux enfants en surclassement et elle permet notamment de vérifier si celui-ci se justifie et d'apporter des conseils préventifs quant aux risques de l'entraînement sur le système musculaire. Une attention particulière est aussi portée sur la récupération en lactates. Une mauvaise récupération est un argument objectif pour prévoir, avec l'entraîneur ou la famille, un cycle de récupération et un aménagement de l'entraînement. « Nous utilisons aussi des tests plus courts qui explorent un effort bref, ce qui est notamment le cas au tennis, ajoute le Dr M.-C. Paruit-Portes. Il s'agit de tests charge-vitesse corrélés aux tests de détente (très explosifs) ou aux tests de surveillance pratiqués sur le terrain pour la population FFT. Les corrélations établies entre les tests de laboratoire et les tests de terrain permettent de déterminer correctement la cause d'une baisse de performance. »
D'après un entretien avec le Dr Marie-Carole Paruit-Portes, pédiatre, service de médecine du sport, CHU de Nantes et médecin de la Ligue de tennis des Pays de la Loire.
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