UN NÉO-HUSSARD BLESSÉ redevient tout simplement un homme et c'est tant mieux. Éric Neuhoff, qui s'est inscrit dans cette lignée littéraire dans les années 80 – il a publié depuis plus de dix romans dont « les Gens impossibles », prix Kléber-Haedens en 1986, « les Hanches de Laetitia », prix Roger Nimier en 1989, « la Petite Française », prix Interallié en 1997 ou « Un bien fou », Grand Prix de l'Académie française en 2001 - raconte ici tout bêtement son deuxième divorce… via un narrateur qui, lui, n'est pas écrivain-critique littéraire mais travaille dans une maison d'édition.
Ce n'est pas tellement la séparation qui le fait souffrir puisque «Entre nous, il n'était plus question d'amour ou de sentiments, mais d'incapacité à rester ensemble dans la même pièce. Deux blocs d'hostilité et d'incompréhension». C'est, bien entendu, de ne plus voir autant qu'il le souhaite ses deux fils et de ne plus les accompagner dans leur vie. Mais c'est surtout d'apprendre, deux ans après ledit divorce, que leur mère vit avec leur ancien voisin Pierre Maurin, un publicitaire imbu de lui-même et d'être « Monsieur Vingt Briques Par Mois », imbibé d'alcool et amateur de partouzes. Bref, plus vulgaire que lui, on n'en trouve guère.
Le narrateur remonte le cours du temps depuis le premier contact quand les couples se recevaient chez eux, puis, après les divorces respectifs, les soirées entre hommes dans un tourbillon de verres et de dîners – «Je l'avais vu vomir, je l'avais vu pleurer: nous n'avions rien en commun... Vous me direz, qu'est-ce que je foutais avec lui? Pierre me changeait les idées. J'en avais besoin». Il faut dire que dans le même temps, son père était en train de mourir.
On comprend que son souci est de comprendre comment la femme que lui a aimé un jour, a pu le remplacer par un être aussi abject. Un questionnement intéressant mais qui se dissout malheureusement dans les effluves de l'alcool consommé aux terrasses des sacro-saintes brasseries germanopratines.
Editions Albin Michel, 135 p., 12,50 euros.
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