Pour évoquer la « contribution solidaire » que peut apporter l'entreprise à l'hôpital, l'Institut du mécénat de solidarité (IMS)*, que préside Claude Bébéar, a invité Bernadette Chirac. « Il nous paraît naturel de proposer aux grandes entreprises qui occupent un rôle citoyen de plus en plus important, au-delà de leur rôle d'acteur économique, d'intégrer dans leur stratégie ou de développer un mécénat de solidarité », a souligné la présidente de la fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France.
Mme Chirac a rappelé les actions menées par la fondation depuis sa création, en 1989, pour l'amélioration de la qualité de vie des personnes hospitalisées, dont quelques-unes ont bénéficié de contributions d'entreprises, notamment au niveau local.
La formidable opération Pièces jaunes a permis de cofinancer plus de 3 700 réalisations très variées dans l'ensemble des hôpitaux français disposant d'activités pédiatriques (maisons des parents, chambres mère-enfant, maintien de la scolarisation, amélioration de l'accueil et du confort). Cette opération a également, « depuis 1999, permis, en partenariat avec le ministère de la Santé (à l'époque secrétariat d'Etat) et à la demande de Bernard Kouchner, de financer plus de 850 pompes à morphine portables autocontrôlées ». La fondation, en partenariat avec l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, assure aussi la construction de la maison des adolescents sur le site du groupe hospitalier Cochin - St Vincent-de-Paul - la Roche-Guyon, qui ouvrira ses portes fin 2004. « Cette structure offrira aux adolescents en souffrance et à leur famille une prise en charge globale ainsi que des réponses diversifiées et graduées. »
La fondation œuvre également « à l'amélioration de la qualité de vie des personnes âgées hospitalisées en attribuant des subventions aux projets soumis par les équipes hospitalières en gériatrie, grâce aux fonds collectés par l'opération de solidarité annuelle + de Vie, dont la 7e édition débutera le 3 octobre ».
De nombreux besoins
Mme Chirac a enfin annoncé le lancement par la fondation, à l'initiative du Pr Adolphe Steg, du programme Urgences à l'hôpital. Ce programme, qui devrait être financé grâce au mécénat des grandes entreprises, a pour objectif d'améliorer la qualité de l'accueil dans les services d'urgence des hôpitaux français. « Les besoins sont nombreux et les enjeux importants, nous l'avons constaté hélas cet été », a commenté la présidente de la fondation. « L'exigence des patients est grande et leur besoin d'être informés est important, estime le Pr Steg. Le contact avec l'hôpital est une situation déjà difficile, encore accrue si c'est "à chaud". »
« Le mécénat des grandes entreprises paraît certes indispensable pour l'hôpital, mais il est souvent difficile de l'inclure dans l'hôpital, même si l'échange de compétences entre entreprise et hôpital est majeur », tempère Guy Collet, conseiller chargé de la stratégie à la Fédération hospitalière de France.
Tandis que Florence Paris, directrice de la communication externe de GlaxoSmithKline France, souligne que le mécénat est possible et utile pour les entreprises. « Il permet une ouverture de l'hôpital vers la cité. Il permet à une compagnie pharmaceutique de prendre en charge la personne et pas seulement la maladie. » Le Dr Jean-Marie Fontrouge, médecin et directeur de la fondation internationale Carrefour, ajoute que le partenariat d'entreprise est « un partage des valeurs indispensable,où l'argent n'est pas le seul moteur ».
* Tél. 01.43.87.52.52, www.humagora.com
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature