DrAlain Gille, Martigues, Bouches-du-Rhône:«Depuis la mise en place du diplôme d'études spécialisées (DES) de médecine générale, on demande aux généralistes une formation exigeante, d'une durée de neuf ans. A partir du moment où cette formation est équivalente à celle des autres spécialistes, il paraît logique que la rémunération de la consultation en médecine générale soit honorée de la même façon que celle des autres spécialités. Cette hausse de 1euro ne va pas changer ma vie. J'en rigole avec mes patients en leur disant que, au soir du 2juillet, je file en Amérique du Sud avec ce qu'elle va me rapporter!»
DrJean-Pierre Tavin, Rouvray, Côte-d'Or:«Une hausse est toujours intéressante à prendre. Elle est nécessaire et méritée. Autant la prendre maintenant car celle qui est programmée l'an prochain, je n'y crois pas trop. Cette augmentation constitue en quelque sorte un rattrapage des années de blocage que nous avons connues même si elle correspond à peu de chose près à l'inflation.»
DrChristophe Pasquet, Malesherbes, Loiret:«Cette hausse est symbolique, elle représente un peu moins de 5% de nos rémunérations. J'ai effectué 5845actesl'an dernier. Si j'effectue2500consultations dans la seconde moitié de l'année 2007, cela représentera 2500euros. Si on enlève les charges et les frais, ça me fera un peu plus de 1000euros de plus d'ici à la fin de l'année. Ce n'est pas avec ça que je vais engager une secrétaire! J'attends beaucoup plus de la mise en place de la classification commune des actes médicaux (Ccam) cliniques qui permettra de mieux hiérarchiser les actes en fonction de leur complexité.»
DrDamien Delescluse, Lille, Nord:«Au risque de surprendre, je me fiche un peu de cette revalorisation. Elle ne va pas changer ma vie. Je vais l'appliquer, bien sûr, mais je suis incapable d'estimer ce qu'elle va me rapporter. Et puis, ce qui rentre d'un côté sort de l'autre. Cet euro supplémentaire sera en partie ponctionné par les impôts et la cotisation Carmf… Cette hausse ne représentera plus grand chose en net!»
DrElisabeth Didy, Paris:«Les honoraires sont ridiculement bas et on est loin du compte! Le montant de la consultation est largement insuffisant et cette hausse ne devrait pas porter le nom de revalorisation! Un C aussi bas va déboucher sur une pratique funeste de multiplication des actes et de raccourcissement de la durée des consultations. C'est dramatique pour les jeunes qui sont poussés vers d'autres modes d'exercice comme le salariat. Dans beaucoup de familles de médecins, on déconseille souvent aux jeunes de faire la même chose.»
DrOdile Argenton, Montreuil-l'Argillé, Eure:«On attendait le passage à 23euros et nous n'avons que 22euros. Avec le passage de la médecine générale au rang de spécialité en 2007, il aurait été bon de mettre la discipline au niveau des autres spécialités. Je pars du principe que cet euro va être repris par les charges. Une hausse de 1euro, c'est bien, mais je préférerais avoir une meilleure qualité de vie et davantage de temps à accorder à mes patients pour faire de la prévention.»
DrAlain Donnadieu, Souprosse, Landes:
«A la limite, mes patients sont plus au courant que moi de cette hausse duC. Sur le plan de mes revenus, je n'en attends pas grand-chose; c'est comme l'histoire des gardes payées, on en redonne une grande partie. Demander 22euros aux patients ne devrait pas poser de problème –ils sont déjà prêts à payer 23euros. S'ils sont sincères, payer plus cher n'a pas l'air de les déranger beaucoup… du moment qu'ils sont remboursés.»
DrBernard Cixous, Champs-sur-Tarentaine, Cantal:
«Je viens d'avoir la visite du délégué de la Sécu. Il m'a remis l'avenant à la convention qui prévoit le C à 22euros. Evidemment, ça fait toujours plaisir d'avoir une hausse de revenus, mais ce n'est pas cela qui va sauver la médecine générale. Moi, j'ai mis un panneau en bas de chez moi. J'y ai écrit “Interdit de jeter des cacahuètes”, car je me considère comme une espèce en voie de disparition. Quant à mes patients, ils savent dans leur grande majorité que la consultation va augmenter, certains ont même anticipé. De toute façon, quand ils me demandent: “Docteur, combien je vous dois?”, je leur dis systématiquement “Unmillion”. Cette hausse ne va pas changer ma réponse.»
Ccam technique : au moins deux mois de retard
Si la hausse du C arrive à l'heure dite, ce ne sera pas le cas de la deuxième tranche de revalorisation des actes techniques des spécialistes (« le Quotidien » du 25 juin). Selon l'avenant 23 à la convention, la convergence vers les tarifs cibles supérieurs de la Ccam technique (classification commune des actes médicaux) devait se poursuivre avec une phase au 1er juillet (application d'un taux de revalorisation de 15 %). Mais les atermoiements conventionnels et la réunion tardive de la commission de la nomenclature (qui s'est tenue hier) devraient retarder d'au moins deux mois cette seconde étape de la Ccam technique.
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