Les médecins pigeons (UFML) avaient annoncé qu’ils prendraient la parole, « près d’un symbole du désert », à l’issue du discours de la ministre de la Santé, venue jeudi dans la Vienne présenter son dispositif de lutte contre les déserts médicaux. Si le symbole du désert était bien présent, sous la forme d’un dromadaire amené pour l’occasion en camion depuis le Lot, l’UFML n’a pas pu prendre la parole, victime des contraintes horaires d’un déplacement ministériel mené tambour battant.
Les médecins pigeons souhaitaient commenter le plan ministériel, et profiter de l’occasion pour rappeler à la ministre de la Santé leur opposition à l’avenant 8 de la convention régulant les dépassements d’honoraires. L’UFML aura cependant obtenu un beau succès d’estime, tant auprès des habitants Scorbé-Clairvaux, où avait lieu l’annonce ministérielle, qu’auprès des nombreux journalistes présents pour l’occasion.
Un plan insuffisant
Le président de l’UFML, le Dr Jérôme Marty, prend la mésaventure avec philosophie, mais prévient : « avec ce dromadaire, on voulait marquer le coup, mais que la ministre sache bien que l’UFML est un mouvement pérenne qui sera présent partout, et à chaque fois que ça sera nécessaire ».
Plus généralement, l’UFML prend ses distances à l’égard d’un plan de lutte jugé insuffisant. « Le compte n’y est pas », calcule Jérôme Marty qui profite de l’occasion pour donner un cours de sémantique. « N’usons plus du terme de désert médical, générateur de crainte, pour privilégier celui de lieu de réaménagement, porteur d’espoir. D’un registre sémantique stérile, menons la réflexion vers un terrain plus fertile, porteur de solutions », lance-t-il dans une envolée lyrique.
Le patron de l’UFML analyse le plan de Marisol Touraine. Il estime que parmi les 12 propositions ministérielles, « certaines vont dans le bon sens », comme la création d’un guichet unique ou le développement de la télémédecine. Mais à ses yeux, d’autres sont tout simplement « irréalisables », comme l’accueil de 100 % des internes en stage en cabinet libéral de médecine générale, qui nécessiterait le recrutement de milliers de maîtres de stage. Il s’interroge également sur la manière dont « les hôpitaux, frappés durement par la pénurie de praticiens, vont pouvoir renforcer des structures libérales ».
Pour l’UFML, « ces propositions ne répondent que peu à la question de fond : par qui et comment serons-nous soignés demain ? ».
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