L'ECOLE Polangis de Joinville-le-Pont, dans le Val-de-Marne, accueille cette année deux petites filles handicapées en cours primaire. Pour la rentrée, l'école a reçu la visite de la secrétaire d'État aux Personnes handicapées, Marie-Anne Montchamp. A l'heure où le projet de loi « pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » est examiné en seconde lecture au Sénat, Marie-Anne Montchamp a souhaité mettre en lumière deux aspects du texte. A savoir la possibilité de scolarisation des enfants handicapés dans l'école la plus proche de leur domicile et la collaboration entre les milieux dits ordinaires qui accueillent l'ensemble des élèves et les institutions spécialisées.
Selon le ministère, 24 000 enfants handicapés sont intégrés dans des classes ordinaires en écoles maternelles et élémentaires, 30 000 au collège et 15 000 au lycée. L'enjeu éducatif et politique est de taille mais la prise en charge encore insuffisante. Pour la secrétaire d'Etat, « ces expériences montrent que le regard sur le handicap de l'enfant a changé et que le changement culturel est aujourd'hui définitivement amorcé ».
Le premier pas de l'intégration des enfants en milieu ordinaire a été fait au niveau de la maternelle et du primaire et exige une logique de continuité. Ce type d'intégration ne s'improvise pas : « Depuis janvier, nous avons été en contact régulier avec nos collègues de maternelle pour accueillir les deux petites filles qui gardent la même auxiliaire de vie scolaire », explique Sylvie Duteil, directrice de l'école Polangis. Du point de vue de l'enseignant, la sensibilisation de l'ensemble des professeurs doit être poursuivie. D'autant que Marie-Anne Montchamp souhaite qu'ils puissent aider les familles à déceler le handicap d'un enfant : « C'est souvent au fil de l'évolution de l'enfant que le diagnostic est posé et tout retard de diagnostic est préjudiciable pour lui. »
Au cas par cas.
Cependant, l'intégration en milieu ordinaire n'est pas forcément la meilleure solution pour tous les enfants. L'expérience de Joinville, qui repose sur la coopération et la complémentarité entre deux établissements (l'école primaire et une structure spécialisée) qui partagent la prise en charge des fillettes, montre qu'il n'existe pas de solution simple.
« Les approches médicales nouvelles de certaines maladies mentales comme l'autisme nous montrent qu'il ne faut jamais simplifier le problème du handicap », a souligné Marie-Anne Montchamp. La prise en charge de ces enfants doit être conçue au cas par cas. Mais elle a toujours pour objectif l'intégration des enfants handicapés à la société. « Parfois, on vise moins les apprentissages en tant que tels que la découverte du milieu scolaire en même temps que l'éducation de tous à la citoyenneté », confirme la secrétaire d'Etat. C'est d'ailleurs pour cette raison que des ponts entre les différents systèmes sont toujours possibles.
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