LA CSMF RÉUNIT DEMAIN son conseil confédéral.
L'occasion pour son président de préciser les grandes orientations de la politique qu'il compte mener au cours des prochains mois et qui doit recevoir l'aval de cette assemblée d'une cinquantaine de personnes.
Certes, il serait quelque peu exagéré d'affirmer que les relations sont tendues au sein de la Csmf. Mais les récentes déclarations du président de l'Umespe (qui regroupe les spécialistes de la Csmf) incitant pour le moins les dirigeants de ce syndicat - et, d'abord, le premier d'entre eux - à se préoccuper un peu plus et un peu plus souvent du sort des médecins spécialistes devraient animer les débats, surtout au début.
Le Dr Chassang en est réellement conscient, lorsqu'il confie que, si la Csmf a réussi à faire abroger tout système de maîtrise comptable et a permis aux généralistes d'obtenir des avantages importants, « elle n'a pas complètement réussi ce qu'elle souhaitait pour les spécialistes, malgré les avantages acquis par les modifications apportées au règlement conventionnel minimal ».
Les délais doivent être tenus.
C'est pourquoi, explique-t-il encore, le dossier prioritaire du syndicat aujourd'hui concerne la réforme de la nomenclature, c'est à dire la fameuse Ccam (classification commune des actes médicaux). Un premier accord doit intervenir avant le 1er juillet prochain, concernant les actes techniques. « Il faut que ce délai soit tenu », affirme Michel Chassang, qui est on ne peut plus clair. « La Csmf n'approuvera pas une réforme de la Sécurité sociale sans que ce dossier ne soit réglé et sans que les enveloppes correspondantes ne soient dégagées. » C'est là, insiste encore le président de la Confédération, que « nous verrons la réelle volonté de nos interlocuteurs naturels que sont les caisses d'assurance-maladie et le gouvernement de conclure des accords avec la profession médicale ».
Dans le même ordre d'idées, la Csmf veut que le principe d'une valorisation régulière des actes médicaux soit accepté. « Un mécanisme d'indexation des honoraires » serait un outil intéressant, explique le Dr Chassang, qui ne veut plus qu'une année s'écoule sans revalorisation. « Il est inacceptable que certains spécialistes n'aient pas obtenu de revalorisation tarifaire depuis huit, dix, voire douze ans. Il faut mettre fin à cette situation, explique-t-il, et ce système y contribuerait. »
C'est également dans cet esprit qu'il redira aux conseillers confédéraux qu'une réforme de la Sécurité sociale ne saurait recueillir l'assentiment du syndicat sans que ne soit accepté le principe d'un espace de liberté tarifaire.
Autre dossier chaud : la permanence des soins et les gardes. Les conseillers confédéraux devraient discuter longuement de ce problème. « Le système doit couvrir l'ensemble du territoire », explique Michel Chassang, et il faut donner les moyens financiers indispensables à sa bonne organisation. « C'est pour cela, insiste le président de la Csmf, que nous demandons aux caisses d'assurance-maladie de réunir tous les syndicats médicaux pour en discuter dans le cadre de contrats de santé publique. » Une réunion qui ne doit évidemment pas se dérouler dans le cadre conventionnel, insiste-t-il, manière de rappeler que, pour lui, le dispositif conventionnel appartient bel et bien au passé. Pour le président de la Csmf, il faut aussi tout faire pour associer les spécialistes à cette permanence des soins.
Un conseil confédéral qui sera bien chargé, puisque devraient également y être abordés les problèmes de la qualité des soins, de la démographie et de la continuité de soins : autant de sujets qui sont en pleine actualité et qui sont d'ailleurs traités dans le cadre de la réforme de l'assurance-maladie.
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