LE GOUVERNEMENT a détaillé les résultats « à la mi-juillet » des différents indicateurs de suivi de la réforme de l'assurance-maladie, qui avaient été mis en place en avril dernier par Philippe Douste-Blazy. Des indicateurs qui, selon Xavier Bertrand, ministre de la Santé, et Philippe Bas, ministre délégué à la Sécurité sociale, « évoluent favorablement ».
Le nombre d'assurés ayant choisi un médecin traitant s'établit à « plus de 26 millions », soit près de 55 % des assurés concernés. Le fait que près de un assuré sur deux ne soit pas engagé dans le dispositif n'inquiète donc pas le ministère qui rappelle que « en six mois, seulement 60 % des Français consultent habituellement un médecin ». Il y aurait même, à la lecture de ces chiffres, une « adhésion (des usagers) au parcours de soins ». Autre constat prometteur, toujours selon le ministère de la Santé : 99 % des généralistes sont entrés dans le dispositif (au moins pour un patient). Et dans 99 % des cas, c'est un omnipraticien qui a été désigné comme médecin traitant. Toujours au chapitre des bonnes nouvelles, les dépenses d'IJ diminuent à un rythme qui s'accélère : le recul atteint 3,7 % sur le premier semestre 2005 après la baisse de 1 % en 2004. Cette régression spectaculaire des IJ peut-elle se poursuivre ou faut-il craindre un retour de balancier ? Le ministère précise que l'assurance-maladie « accentue son effort de contrôle » des arrêts maladie (autre indicateur de suivi) pour lutter contre les abus et les fraudes dans ce domaine. Comme prévu, les arrêts de travail de longue durée (1) « feront l'objet d'un contrôle systématique » ; quant aux arrêts de courte durée, que l'assurance-maladie vérifie de manière aléatoire, l'objectif est d'en contrôler « 220 000 » cette année, soit 18 % de plus que l'année dernière. Reste que selon la Cnam, la proportion des arrêts maladie abusifs ne dépasse pas 6 % et concerne quelques médecins par département.
D'autres indicateurs de suivi de la réforme montrent des résultats moins convaincants. Ainsi, le ministère se réjouit de l' « accélération de la pénétration des génériques », mais le chiffre annoncé (plus de une boîte sur deux dans le répertoire généricable) est déjà connu depuis plusieurs mois. Par ailleurs, à la mi-juillet, moins de 210 000 personnes ont obtenu une attestation ouvrant droit à l'aide à l'acquisition d'une complémentaire santé. On est ici très loin des deux millions de bénéficiaires potentiels (dont les ressources vont jusqu'à 15 % au-dessus du plafond CMU).
Enfin, en ce qui concerne l'évaluation des pratiques professionnelles (EPP), indicateur de la qualité du système de soins, le ministère de la santé rappelle que la Haute Autorité a fixé ses modalités (« le Quotidien » du 30 juin). Reste que plusieurs textes réglementaires manquent toujours pour rendre les dispositifs d'EPP et de FMC complémentaires et opérationnels sur le terrain.
(1) Le seuil est fixé à 60 jours et non plus 90 jours comme en 2004 .
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature