FAUT-IL une loi pour dépénaliser l'euthanasie ? Après que beaucoup l'eurent souhaité dans l'émotion qui a suivi la mort de Vincent Humbert, on devrait s'en tenir, en France, à une modification du code de déontologie pour clarifier la position des médecins, accompagnée d'une circulaire aux parquets (« le Quotidien » du 30 avril). Mais le débat n'est pas clos, d'autant que plusieurs propositions de loi visent à légaliser « l'autodélivrance assistée »<$>.
A Arras, la semaine dernière, c'est à l'initiative de l'association Faut qu'on s'active que la discussion sur l'euthanasie a eu lieu. L'association, basée à Calais, a été créée après l'élection présidentielle de 2002 et veut « dénoncer les dérives de notre société, lutter contre les injustices et faire vivre la démocratie ».
<$>Les deux principaux protagonistes de « l'affaire » Humbert, mis en examen en janvier, ont participé à ce débat public. Marie Humbert, la mère du jeune homme tétraplégique et privé de parole qui réclamait depuis longtemps le droit de mourir, lui avait injecté le 24 septembre 2003 une dose de barbituriques qui n'était pas mortelle, contrairement à son souhait. Deux jours plus tard, en accord avec l'équipe médicale du centre héliomarin de Berck-sur-Mer, le Dr Frédéric Chaussoy, chef du service de réanimation, faisait à Vincent une injection mortelle.
Marie Humbert plaide plus que jamais pour une loi, « pour donner le choix à chaque personne de mourir quand elle le désire »<$>.. « S'il y avait eu cette loi, j'aurais été conseillée sur les médicaments à utiliser, <$>dit-elle. Je ne me serais pas trompée et M. Chaussoy n'en serait pas là aujourd'hui ». <$>Marie Humbert est mise en examen pour administration de substances toxiques, délit passible de cinq ans de prison.
Frédéric Chaussoy, poursuivi pour empoisonnement avec préméditation, risque pour sa part la réclusion à perpétuité. Mais la décision qu'il a prise était médicale. « S'il y avait eu une loi, j'aurais fait exactement la même chose »<$>, affirme-t-il. Et de marteler : « Loi ou pas loi, en tant que médecins, on a pris la seule et bonne décision. » <$>C'est ce qu'il a toujours revendiqué, « un acte médical, une décision d'humanité » <$>(« le Quotidien » du 14 janvier) .
<$>Cela ne l'empêche pas d'espérer une évolution légale : « Il n'est pas normal de se retrouver devant une cour d'assises potentielle et une réclusion criminelle à perpétuité <$>(...) Mon combat est là<$>, résume-t-il : il ne doit plus y avoir d'affaire Chaussoy. » <$>C'est ce que souhaitent tous les médecins.
Le débat sur l'euthanasie
Pour le Dr Chaussoy, une loi n'aurait rien changé
Publié le 01/06/2004
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7551
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