DANS UN AVIS rendu public ce lundi, le CNS (www.cns.sante.fr) fait donc des recommandations pour garantir aux prostitué(e)s « un accès universel aux droits, à la prévention et aux soins ».
Le Conseil relève que la prostitution a beaucoup changé ces quinze dernières années, avec, entre autres, le renforcement de la pression policière et pénale, l’arrivée de migrants de différentes origines, le développement de la prostitution masculine et transgenre, l’utilisation d’Internet comme vecteur de rencontre, la multiplication des lieux de prostitution de voie publique, l’apparition de prostitutions occasionnelles. Et l’état des lieux est « alarmant » : violences subies de la part des clients mais aussi d’autres prostitués ou de la police, accès limité à l’information et aux soins, difficultés à faire valoir ses droits au séjour et aux prestations sociales, conditions de vie souvent très précaires.
S’y ajoutent les effets de politiques publiques contradictoires. Selon le CNS, la loi pour la sécurité intérieure de 2003 a davantage déstabilisé les prostitué(e)s sans parvenir à protéger directement les victimes du proxénétisme. L’extension du délit de racolage a contribué à déplacer l’exercice vers des lieux plus discrets, plus isolés et donc plus dangereux. Quant aux associations, elles ont été peu soutenues ou alors surtout pour des programmes ne bénéficiant qu’à un nombre limité de victimes de la traite d’êtres humains.
Les nombreuses recommandations du conseil du sida découlent de cette constatation. Elles visent à garantir aux personnes prostituées « un ensemble de droits identiques à ceux de la population et reconnaître une compétence spécifique en matière de prévention ». Le CNS préconise par exemple la révision des dispositions sur le racolage et la lutte contre le proxénétisme et la convocation d’une conférence nationale réunissant tous les acteurs concernés. Il insiste sur le soutien aux démarches communautaires, en favorisant l’auto-organisation des prostitué(e)s et en les encourageant à prendre en charge la prévention et la médiation, après une formation adaptée.
lequotidiendumedecin.fr, le 29/11/2010
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