« Karine, 19 ans, demande à son médecin si elle peut prendre la pilule du surlendemain dont elle a entendu parler sur Internet. Son médecin lui demande pourquoi elle veut prendre cette pilule…
»
Informer sans culpabilisation
« La pilule du lendemain ou du surlendemain ne constitue en rien une contraception. Idem pour l'Interruption Volontaire de Grossesse (IVG). Elles doivent rester l'exception. » C'est le message qui souhaite passer la Haute Autorité de Santé (HAS) aux adolescentes ou aux jeunes femmes qui pensent pouvoir faire ainsi l'économie d'une contraception régulière. D'autres messages sont à délivrer dans le cadre d'une consultation « contraception » comme ceux d'une prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) ou des facteurs de risque associés à la prise d'œstroprogestatifs (tabac, cholestérol…). Cette information doit bien sûr être délivrée sans culpabiliser ces jeunes patientes, et en prenant soin de ne pas présenter la sexualité comme seulement associée à des prises de risques.
Une prescription adaptée à chaque patiente
« Le professionnel de santé doit étendre le champ de son entretien au-delà des seuls critères médicaux, en prenant en compte des déterminants psychologiques, sociologiques ou encore économiques », recommande la HAS dans son rapport Stratégies de choix des méthodes contraceptives chez la femme*. « Il doit explorer aussi les motivations de la consultante » poursuit ce rapport qui pointe ainsi la nécessité d'une approche globale pour adapter la prescription de contraception à chaque patiente. Au médecin donc, sans a priori, d'être à l'écoute de sa patiente et d'intégrer, le cas échéant, le partenaire dans cette démarche contraceptive.
Clarifier le désir d'enfant
Oubli de pilule, non-respect du délai de mise en place d'une contraception locale, préservatif mal utilisé, le nombre de grossesses non consciemment désirées, malgré des méthodes contraceptives réputées très efficaces, témoigne bien de la force du désir d'enfant chez la femme ou dans le couple. D'où l'importance d'aider la patiente et le couple à clarifier leur position vis-à-vis du désir d'enfant et de dépasser leur ambivalence éventuelle vis-à-vis de ce désir (voir encadré) qui risque autrement de s'exprimer par des actes manqués. Le nombre d'interruptions volontaires de grossesses (IVG) est resté stable (200 000 par an) depuis 1975, malgré une couverture contraceptive qui s'est améliorée. C’est l’une des conséquences, souvent douloureusement vécue, de cette ambivalence vis-à-vis du désir d'enfant.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature