SELON LES PREMIERS résultats d'une enquête menée par le syndicat MG-France, les médecins généralistes s'approprient la nouvelle fonction de médecin traitant (à 84,6 %) et ne pensent « pas du tout » (à 73,2 %) que cette fonction « peut être assumée de manière indifférente par tout médecin de n'importe quelle spécialité ». Ces résultats ressortent des 1 091 premières réponses reçues en une dizaine de jours par MG-France, qui a diffusé le questionnaire à quinze mille exemplaires et dans la presse médicale.
Plus de 80 % des généralistes interrogés estiment que la fonction de médecin traitant nécessite à la fois « une revalorisation des actes actuels » (ils répondent « oui, tout à fait » à 57,2 % et « oui, plutôt » à 25,5 %), et « des moyens nouveaux » ( « oui, tout à fait » à 58,2 % et « oui, plutôt » à 26,1 %).
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Selon le Dr Pierre Costes, président de MG-France, cette enquête confirme le fait que « les généralistes sont plutôt pour la réforme et s'identifient parfaitement au médecin traitant ». A l'occasion de son congrès organisé du 19 au 21 novembre à Nantes, MG-France présentera une synthèse complète des « moyens nouveaux » pour le médecin traitant cités par les généralistes qui ont répondu à l'enquête. D'ores et déjà, certaines réponses libres évoquent : « Une majoration annuelle de tenue de dossier », « un forfait per capita », « un C d'ouverture de dossier », « une majoration à l'acte pour la coordination », « un mode de rémunération diversifié avec des forfaits », « une consultation spéciale de prévention ou de synthèse », « un alignement du tarif de l'acte sur le CS (des spécialistes) », « une formation au travail médico-social » ou encore « des moyens pour équiper les cabinets en matériel et personnel formé aux premiers soins ».
Parallèlement, MG-France a diffusé un autre questionnaire à 7 500 généralistes qui ont choisi l'option référent défendue par ce syndicat. Sur les 259 réponses traitées dans un premier temps, il ressort de cette seconde enquête que plus de 9 médecins référents sur 10 pensent avoir été « des précurseurs du système du médecin traitant ». 93,4 % d'entre eux affirment qu'ils doivent, en tant que médecins référents, « garder un rôle particulier, basé sur l'actuel cahier des charges [tiers payant, dossier médical, génériques, prévention... ndlr] et sa rémunération forfaitaire [45,73 euros par patient et par an, ndlr] ». Pourtant, une grande majorité souhaite aussi une amélioration de « certains éléments spécifiques » de l'option référent (56 ,3 % sont « tout à fait » pour, et 30,9 % sont « plutôt » pour). Parmi les points à améliorer suggérés par MG-France, les médecins référents ont choisi par ordre décroissant : d'abord « la gestion de la dispense d'avance des frais (régimes obligatoires, complémentaires, papier...) » pour 87,6 % d'entre eux, puis « le rôle en santé publique (prévention, éducation) » à 80,3 %, « l'environnement du cabinet(fiscalité, emploi, délégation de tâches) » à 79,1 %, « la gestion du dossier patient (document de synthèse, informatique...) » à 74,5 % et, enfin, « le mode de rémunération (au forfait annuel plus qu'à l'acte) » à 62,1 %.
Quant à la compatibilité du dispositif médecin traitant avec le maintien de l'option référent, Pierre Costes souligne que « la loi (du 13 août) a déjà répondu » par l'affirmative et que le site Internet du ministère de la Santé entérine cette compatibilité en comparant les deux fonctions médecin traitant/médecin référent.
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