La Société française de chirurgie ambulatoire (SFCA*) a proposé dix mesures pour développer et améliorer la pratique de la chirurgie ambulatoire en France, ce samedi, lors d’un colloque organisé par l’Union des chirurgiens de France (UCDF).
En 2013, 43 % des séjours hospitaliers ont été réalisés en ambulatoire : un sur deux dans le privé et un sur trois dans le public. Le nombre de séjours ambulatoires a bondi de 38 % entre 2007 et 2013.
Forts de ce constat, les chirurgiens et anesthésistes de la SFCA proposent de dynamiser le secteur en revalorisant leurs tarifs de 30 %. « Cela semble raisonnable de transférer une partie des économies engendrées par l’ambulatoire, qui bénéficient à l’assurance-maladie et aux complémentaires santé, à ceux qui font le soin, sans qui rien ne serait possible », argumente le Dr Philippe Cuq, chirurgien vasculaire et président de l’UCDF.
Sortir de la mise sous accord préalable
Pour plus de clarté, les professionnels souhaitent aussi identifier les actes chirurgicaux selon deux groupes : ceux pouvant être réalisés en ambulatoire et tous les autres actes. Cette idée remet en question la mise sous accord préalable, qui cible les établissements accusant un retard significatif de développement de l’ambulatoire de l’assurance-maladie, dispositif « contraignant et vexatoire » aux yeux du Dr Cuq.
Concernant l’amélioration de la prise en charge postopératoire, le médecin généraliste pourrait suivre un module spécifique à la chirurgie ambulatoire dans le cadre de son développement professionnel continu, envisage la SFCA.
Dans la même veine, la société naissante milite pour une valorisation des actes infirmiers existants et la création de nouveaux actes techniques (consultation ambulatoire infirmière en amont, reconnaissance des actes d’éducation thérapeutique et d’information).
Créer des hôtels médicalisés
La restructuration des établissements de santé autour de la pratique ambulatoire est nécessaire, juge encore la SFCA. Les médecins appellent aussi à « innover » sur le mode d’accueil des patients, notamment dans les territoires très reculés, par la création d’« hôtels médicalisés » transitoires au retour à domicile, accolés aux établissements.
Pour endiguer le risque, la SFCA propose aussi de « sécuriser » la pratique médicale en améliorant l’information au patient et à ses proches sur le rapport bénéfice/risque et le risque nosocomial. « Le consentement éclairé du patient manque dans 45 % des dossiers de mise en cause », a indiqué le Dr Bernard Llagonne, chirurgien orthopédique, lors du colloque de l’UCDF.
À des fins pédagogiques, la SFCA suggère enfin d’élaborer un guide pratique de la chirurgie ambulatoire à destination du patient.
* L’UCDF a fondé cette nouvelle société savante en juin. Les statuts sont en cours de dépôt.
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