2-5 février 2007, Lyon
ACTUELLEMENT, un seul document de synthèse sur le sujet, émanant de la British Thoracic Society (1), est disponible, uniquement en anglais. Mais il ne recouvre pas tous les aspects pratiques du problème. C’est pourquoi, afin de permettre à tout praticien de fournir à son patient une réponse aussi documentée que possible et d’éviter les discours divergents, toujours source d’angoisse pour les patients, la Société de pneumologie de langue française, associée à la Société belge de pneumologie et à la Société de médecine des voyages, a organisé une conférence d’experts intitulée « Voyage aérien et maladies respiratoires ». L’un des objectifs majeurs du groupe de travail était de concevoir des outils pratiques pour les patients atteints d’une affection respiratoire désirant préparer un voyage en avion et pour leurs médecins. En effet, pour les patients souffrant d’une insuffisance respiratoire chronique nécessitant un appareillage, le voyage en avion n’est pas seulement une épreuve physique, mais aussi, voire surtout, une épreuve logistique !
Nombreux sont les patients sous oxygène à ignorer qu’ils ne pourront pas voyager avec leur oxygène de déambulation, que leur bouteille personnelle devra être vidée avant l’embarquement car seules des bouteilles agréées peuvent être utilisées à bord, et que cette utilisation implique des frais leur incombant. Pour atteindre cet objectif, le groupe de réflexion initialement constitué de professionnels médicaux issus de plusieurs disciplines (pneumologie, physiologie, réanimation…) a été élargi à des représentants d’associations de patients, ainsi qu’aux principaux acteurs de la prise en charge de l’insuffisance respiratoire à domicile et à des représentants, médicaux ou non, de compagnies aériennes et d’aéroports. Des contacts ont également été pris avec les autorités réglementaires (Direction générale de l’aviation civile).
L’implication des compagnies aériennes et des aéroports est rapidement apparue indispensable, car il est très important que les structures en charge des passagers soient au courant non seulement de la réalité des enjeux médicaux, mais aussi des évolutions technologiques particulièrement complexes et rapides dans ce domaine. Ainsi, si les compagnies aériennes savent qu’il y a un médecin dans au moins 85 % des vols commerciaux, elles n’ont pour autant pas mené de campagnes d’information spécifique sur le contenu de la « valise médecin » présente sur tous les vols et les moyens médicaux disponibles à bord. Par ailleurs, il n’est pas certain que les autorités réglementaires et les compagnies aériennes connaissent l’existence d’extracteurs d’oxygène portables fonctionnant sur batterie, qui pourraient remplacer avantageuse- ment les bouteilles à oxygène.
Avant même que les conclusions de cette conférence d’experts ne soient portées à la connaissance des médecins et des patients, certaines retombées positives peuvent déjà être soulignées. En particulier, ce travail collégial aura été l’occasion pour l’Antadir (Association nationale pour le traitement à domicile de l’insuffisance respiratoire) et la Splf, d’une part, et Air France, d’autre part, de nouer des contacts privilégiés qui, sans nul doute, seront bénéfiques pour tous et pour chacun.
Le groupe de travail « Voyage aérien et maladies respiratoires » souhaite que le fruit de sa réflexion permette d’homogénéiser et de rationaliser discours et attitudes, afin d’améliorer la sécurité respiratoire en avion.
D’après un entretien avec le Dr Jésus Gonzalez-Bermejo, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris.
(1) Managing Passengers with Respiratory Disease Planning Air Travel : British Thoracic Society Recommendations. « Thorax » 2002 ; 57 : 289-304.
Le texte court de ces recommandations sera disponible avant le Congrès de pneumologie de langue française sur le site de la « Revue des maladies respiratoires ».
Les 7 principales questions abordées lors de la Conférence de consensus
1) Quels sont les effets de l’altitude et du séjour en avion sur l’appareil respiratoire ?
2) Quels sont les principes généraux de la prise en charge d’un malade respiratoire préparant un voyage en avion ?
3) Quelles sont les particularités de la prise en charge d’un insuffisant respiratoire appareillé lors d’un voyage en avion ?
4) Appareillage respiratoire et avion : quels problèmes, quelles solutions ?
5) Quels sont les patients chez lesquels le voyage aérien comporte un risque de décompensation respiratoire aiguë ?
6) Quel est le risque de maladie thromboembolique veineuse induit par le voyage aérien et comment le gérer ?
7) Sevrage tabagique et voyage aérien : quels problèmes, quelles solutions ?
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