Mieux vaut être psychothérapeute que psychiatre, et nutritionniste plutôt que médecin généraliste, quand on se lance dans la création d’une « appli » de santé. Les Drs Gérard Apfeldorfer et Jean-Philippe Zermati en savent quelque chose.
Les deux médecins parisiens sont fondateurs de l’« appli » « Maigrir sans Régime » et du programme en ligne coordonné linecoaching.com. Les patients quantifient leur poids et leurs progrès et témoignent – ou pas – auprès de leur médecin traitant ou spécialiste, qui assure le suivi thérapeutique en consultation.
L’abonnement mensuel coûte 19 euros à 39 euros. Mais pas question pour les créateurs de mettre en avant leur qualité de praticien sans risquer d’encourir les foudres de la loi. « Pour créer une appli en santé payante, il faut oublier de dire qu’on est médecins si l’on veut être dans les clous, explique le Dr Apfeldorfer. C’est un magnifique exemple de l’hypocrisie de nos instances. »
Le code de déontologie et le code de santé publique empêchent les médecins de se lancer dans la conception d’une appli ou d’un objet de santé connecté potentiellement rémunérateur, confirme le Dr Didier Legeais, vice-président de l’Ordre départemental de l’Isère. « Nous ne pouvons faire commerce de notre savoir, même s’il est utile à nos patients », ajoute le chirurgien urologue. Selon ce dernier, plusieurs médecins dans la même situation auraient préféré créer leur petite entreprise connectée sous la bannière suisse, plus conciliante.
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