L'intervention consistait en une série de thérapies cognitivo-comportementales administrées individuellement ou en groupe pendant une période de six mois, en association à un traitement pharmacologique quand cela se révélait nécessaire, le groupe témoin recevait un traitement médical classique. Même si l'on enregistre une amélioration significative des signes de dépression, on ne note pas de différence significative au terme d'un suivi moyen de 41 mois en ce qui concerne le pourcentage de patients ayant présenté un infarctus mortel ou non (24,4 % et 24,2 %). Les auteurs s'interrogent sur les raisons de cet échec : celui-ci est-il dû au fait que le traitement à visée psychologique ne modifie pas les facteurs de risques cardio-vasculaires et/ou parce que le traitement à visée psychologique n'a pas d'effet assez rapide pour être perceptif au plan cardio-vasculaire. Par ailleurs, on note que l'état psychologique chez les patients non traités s'est amélioré plus que l'on aurait pu le prévoir (s'agit-il d'un effet d'enrôlement dans un essai clinique ?) et que par ailleurs un pourcentage non négligeable de patients avec prise en charge active n'ont pas suivi régulièrement le programme.
Stress posttraumatique
Ce résultat négatif ne doit pas conduire à penser que la prise en charge psychologique est inutile après l'infarctus comme le montrent diverses études présentées lors de l'AHA. Ainsi, des auteurs danois (université d'Aarhus) ont montré que chez des patients ayant présenté un accident coronarien, le risque de présenter des troubles de stress posttraumatique est multiplié par trois (22 %) contre 7 % dans un groupe témoin, cela pendant les six semaines qui ont suivi l'accident cardiaque. La fréquence de ce syndrome de stress posttraumatique qui n'est pas corrélé à la sévérité de l'accident ne doit pas être sous-estimé d'autant que la signification pronostique du stress posttraumatique n'est pas anodine.
Précordialgies persistantes
Il est vrai que les relations avec la coronaropathie et les manifestations psychologiques peuvent être reliées dans les deux sens comme le montre le suivi à un an de l'étude WISE (Women's Ischemia Syndrome Evaluation) qui a inclus près de 1 000 femmes ayant subi une coronarographie pour précordialgies suspectes, à l'inclusion. Si l'on analyse le dossier de 506 femmes ayant présenté des précordialgies persistantes, on constate que la fréquence de celles-ci s'expliquent essentiellement par l'importance et la diversité de la symptomatologie initiale, ce qui fait dire aux auteurs que si certaines de ces femmes présentent des troubles anxiodépressifs, ceux-ci sont plutôt la conséquence que la cause des précordialgies.
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