ARTE, la chaîne culturelle franco-allemande, propose de retrouver deux jazzmen emblématiques - le Sud-Africain Abdullah Ibrahim et l'Américain Wayne Shorter - qui, chacun dans son style, ont apporté une solide pierre à l'édifice de la musique africaine-américaine.
Né Adolph Johannes Brand en 1934 au Cap, surnommé d'abord Dollar Brand, le pianiste/compositeur métis Abdullah Ibrahim (1) - après sa conversion à l'islam - fait partie de cette diaspora des jazzmen sud-africains à avoir quitter leur pays au début des années 1960 - tout comme le pianiste blanc Chris McGregor ou le Noir trompettiste Hugh Masekela - pour fuir l'apartheid et s'intaller en Europe. C'est sous l'impulsion de Duke Ellington que Brand va développer sa carrière et réussir à imposer sa musique et ses compositions originales, faites d'un mélange de chants traditionnels, de la musique populaire de son pays et des apports du jazz improvisé. S'exprimant aussi bien en solo qu'à la tête de big bands, Abdullah Ibrahim, qui pratique aussi la flûte, le saxophoniste et le violoncelliste, est un magnifique mélodiste ennivrant.
En janvier 2004, le saxophoniste/compositeur Wayne Shorter (2), 71 ans, s'était installé à la Cité de la Musique à Paris pour trois concerts exceptionnels. Grâce aux caméras d'un de ses plus fidèles amis, le producteur Michel Delorme, les meilleurs moments de ces rencontres avec le public - en duo avec le pianiste Herbie Hancock, avec l'Orchestre national de Lyon dirigé par David Robertson et la prestation de son Quartet, avec Danilo Perez (piano), John Patitucci (basse), Brian Blade (batterie) - ont été sélectionnés. L'occasion de redécouvrir et surtout de réentendre un artiste unique, dont le jeu et le travail de composition se situent désormais aux frontières du jazz et de la musique contemporaine. L'occasion également de voir le chemin accompli en près de 50 ans de carrière par une des figures incontournables du jazz moderne.
(1) Musica, 23 octobre, 22 h 30.
(2) Maestro, 24 octobre, 19 h.
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