A l'occasion du 1er mai, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) et le Syndicat des médecins libéraux (SML) appellent les médecins libéraux, généralistes et spécialistes, à fermer leur cabinet ce soir à partir de 20 heures, pour le deuxième « Pont sans toubibs » après le week-end de Pâques.
Le lundi 6 mai à 8 heures, les médecins en colère rouvriront leur cabinet, mais pour deux jours seulement, puisqu'en raison du 8 mai (jour férié) et du jeudi de l'Ascension, un autre « Pont sans toubibs » est prévu du mardi 7 mai au soir, jusqu'au lundi 13 mai au matin. Bien qu'elle n'ait pas donné le mot d'ordre des « Ponts sans toubibs », la Coordination nationale indépendante des médecins généralistes « n'empêche personne d'y participer », selon un de ses porte-parole, le D Jean-Paul Hamon.
A l'heure où l'opinion publique se préoccupe davantage du récent séisme électoral que du sort des médecins de famille, la CSMF et le SML entendent rappeler que, à travers les « Ponts sans toubibs », le mouvement lancé le 15 novembre continue toujours, pour exiger à la fois de meilleures conditions de travail, une convention médicale unique et une revalorisation des tarifs des médecins généralistes - consultation à 20 euros et visite à domicile à 30 euros. « On ne va pas abandonner maintenant alors qu'on n'est pas très loin du but », explique le Dr Michel Combier, président de l'UNOF. « On va s'inviter aussi aux élections législatives », prévient-il.
De son côté, le Dr Dinorino Cabrera, président du SML, reconnaît qu'il est désormais « plus difficile », pour les médecins de famille, de se faire entendre de l'opinion, après l'émergence d' « enjeux supérieurs », au premier tour de l'élection présidentielle.
Pour autant, le Dr Cabrera estime qu' « il n'est pas question de laisser endormir le mouvement », car il « ne faut pas lâcher la pression pour faire avancer le dossier auprès des hommes politiques, quel que soit le futur gouvernement ».
Selon le Dr Combier, « entre 60 et 80 % » des cabinets de généralistes pourraient être fermés pendant le pont du 1er Mai, et surtout pendant celui de l'Ascension. Le Dr Cabrera ne donne pas de pronostic chiffré, mais assure que « le taux de participation sera fort ». Il pense aussi que le « viaduc sans toubibs » du 7 au 13 mai risque d'être « plus méchant », ce qui devrait poser « des problèmes » dans les centres 15 sur lesquels seront renvoyés tous les appels des patients.
Les réquisitions devraient être moins nombreuses que cet hiver, puisqu'au mois de mai, « moins de pathologies sont à prévoir », rappelle le Dr Combier. En tout cas, les médecins de famille risquent de ne pas prendre leur garde s'ils jugent que leur réquisition n'est pas valable, faute d'avoir été prévenus assez tôt par les pouvoirs publics. « On demande un délai décent par respect pour les médecins qu'on réquisitionne », souligne le président de l'UNOF, qui s'étonne de ce qu' « à peine un tiers des CODAMU [comités départementaux de l'aide médicale urgente, NDLR] aient été réunis dans les départements » pour organiser la permanence des soins pendant les « Ponts sans toubibs ».
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