Polypes coliques : la progastrine marqueur du risque de cancer

Publié le 15/03/2012
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Crédit photo : C. Seva / Inserm

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Crédit photo : C. Seva / Inserm

Les polypes hyperplasiques sont les lésions colorectales les plus fréquentes : près d’un quart de la population européenne en développe. Ces polypes ont longtemps été considérés comme bénins mais certains pourraient être des précurseurs de cancers colorectaux. Jusqu’à présent, rien ne permettait d’identifier le sous-groupe de polypes qui pouvait avoir un potentiel malin.

Il était important de trouver un marqueur prédictif du risque de cancer colorectal chez les patients présentant des polypes hyperplasiques.

C’est dans ce contexte que se situe le travail de l’équipe de deux chercheuses de l’INSERM, Catherine Seva et Audrey Ferrand (UMR INSERM/Université Toulouse III-Paul Sabatier).

 

Les chercheurs ont, sur une période de dix ans, analysé, sur des polypes hyperplasiques de 74 patients, la présence d’une protéine, la progastrine, déjà connue pour être impliquée dans la cancérogenèse colique. L’objectif était de déterminer si l’expression de la progastrine pouvait prédire l’apparition de lésions cancéreuses dans les années suivant la résection chirurgicale des polypes.

Résultat : il existe une association significative entre des taux élevés de progastrine et la survenue ultérieure de lésions précancéreuses. « Alors que ces polypes étaient considérés comme bénins et sans risque, 100 % des patients qui présentaient des taux élevés de progastrine ont développé dans les deux à dix ans des adénomes, reconnus comme des lésions précoces du cancer colorectal. À l’inverse, chez les patients n’exprimant pas ou très peu cette molécule, aucune lésion ne s’est développée dans les deux ans qui ont suivi le retrait des polypes. »

Les chercheurs ont établi un test prédictif basé sur l’âge du patient et le marquage par immunohistochimie de la progastrine. Ce test permet de prédire la survenue de tumeurs chez les patients ayant développé un polype hyperplasique.

« Alors qu’aucun suivi n’est recommandé à l’heure actuelle chez ces patients, mesurer l’expression de la progastrine dans les polypes hyperplasiques sert à connaître la population de patients présentant un risque élevé de développer une lésion précancéreuse », conclut Audrey Ferrand.

Catherine Do, Claudine Bertrand, Julien Palasse, Marie-Bernadette Delisle et coll. « Cancer Prevention Research », publication en ligne. http://dx.doi/org/10.1158/1940-6207.

 Dr EMMANUEL DE VIEL

Source : lequotidiendumedecin.fr