Il y a quelques années, une étude avait rapporté un lien entre la consommation de café et la présence sérique du facteur rhumatoïde. Le Dr Ted Mikuls a cherché à évaluer sur une cohorte de milliers de femmes si la consommation de café, de décaféiné ou de thé représentait un facteur de risque de l'apparition d'une polyarthrite rhumatoïde. Pour cela, ils se sont fondés sur une base de données prospective mise en place en 1986 et incluant plus de 31 000 femmes âgées de 55 à 69 ans sans antécédents de maladie inflammatoire articulaire. Durant le suivi de 334 463 sujets-années, 158 cas de PR ont été diagnostiqués chez des femmes âgées en moyenne de 67,8 ans. Comparés aux femmes ne consommant aucune des trois boissons étudiées, les sujets buvant plus de quatre tasses par jour de décaféiné ont vu leur risque de PR significativement majoré (risque relatif de 2,58). En revanche, les femmes consommant plus de trois tasses de thé par jour avaient un risque de PR diminué (risque relatif de 0,39) par rapport aux sujets témoins. La consommation de café n'a, pour sa part, pas influé sur la survenue de la maladie. Après ajustement pour l'âge, le sexe, le tabagisme et les traitements substitutifs de la ménopause, ces résultats sont restés inchangés. La prise en compte de la positivité du facteur rhumatoïde à l'examen biologique renforce encore le lien entre la consommation de décaféiné et l'apparition de la maladie (risque relatif de 3,3 chez les femmes séropositives, contre 1,53 chez les séronégatives). Pour sa part, la consommation de thé influe aussi mais de façon inverse lorsque l'examen sérologique est effectué (risque relatif de 0,24 chez les femmes séropositives, contre 0,93 chez les femmes séronégatives). Des études devraient être maintenant mises en place afin de mieux comprendre le lien biologique entre ces différentes notions.
« Coffee, Tea and Caffein Consumption and Risk of Rheumatoid Arhtritis : Results from the Iowa Women's Health Study », une communication du Dr Ted Miklus (Iowa City).
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