Pollution à Paris : les nouveau-nés sous surveillance

La capitale lance une étude sans précédent, avec le suivi d'une cohorte de 3 500 nouveau-nés parisiens pendant 6 ans. L'objectif est d'étudier les relations entre les facteurs environnementaux, la santé respiratoire et le statut atopique des enfants.

Cette démarche est placée sous la responsabilité du Pr Isabelle Momas de la cellule épidémiologique du service des études, des recherches et de la documentation de la Ville de Paris. Le Pr Momas dirige, en outre, le service Santé publique et environnement de la faculté de pharmacie de Paris-Luxembourg.
Les enfants, dont les parents seront volontaires, seront examinés dès leur naissance. Des questionnaires et rendez-vous médicaux réguliers permettront d'évaluer leur état de santé jusqu'à leur sixième année. Il s'agit de faire face à « l'inquiétante progression des problèmes respiratoires », souligne Alain Lhostis, adjoint communiste au maire chargé de la Santé. La fréquence des pathologies allergiques respiratoires, telles que l'asthme ou la rhinite, a été multipliée par deux en 15 ans. Une précédente enquête des services municipaux parisiens, menée en 1998 auprès d'un échantillon aléatoire de 3 000 enfants, avait montré que 11 % présentaient des symptômes respiratoires.
Dans le même temps, la cartographie du bruit routier est rendue publique sur le site Internet de la Ville, www.paris.fr. Elle mesure la moyenne du bruit routier constaté entre 6 heures et 22 heures dans la capitale. Pour chaque artère, il est possible de connaître le bruit moyen perçu non seulement sur la chaussée ou le trottoir, mais aussi en façade des immeubles. En outre, l'exposition au bruit des Parisiens à leur domicile, fenêtres ouvertes, pour chaque arrondissement, est évaluée. Cette démarche, qui répond à une directive européenne du 25 juin 2002, sera complétée dans les prochains mois par la carte du bruit routier nocturne, et par le bruit des infrastructures ferroviaires.