En temps que médecin généraliste exerçant dans une région fortement et anciennement polluée (ancien bassin minier du Nord-Pas de Calais), je suis particulièrement sensibilisé aux problèmes de santé publique: nous détenons le triste record de la plus courte espérance de vie. J'ai participé à une étude locale sur le Bisphénol A (BPA) il y a deux ans, La conclusion de cette étude était conforme aux études internationales.
Je pense que des lignes doivent bouger rapidement :
- le coût exorbitant que représente la pollution industrielle et chimique et plus précisément celle des perturbateurs endocriniens pour la santé (coût des traitements, des arrêts d'activité professionnelle, de souffrance physique et psychologique ...) doit absolument être reconnue ;
- l'augmentation du nombre de cas de maladies chroniques (cancer surtout hormonodépendants, diabète) que je constate dans mon exercice quotidien me préoccupe ;
- la nécessité de réévaluer certain dogme en ce qui concerne la toxicologie et avoir le courage d'accepter le paradigme toxicologique particulier des perturbateurs endocriniens en 5 points, basé sur l’endocrinologie et qui exclut toute notion de seuil
1) la période fait le poison ;
2) courbe dose-effet non monotone ;
3) latence des effets ;
4) effets transgénérationnels ;
5) effet cocktail.
- ne pas se perdre dans des études succédant à d'autres études et dont le seul résultat sera de reculer pour mieux sauter (d'un peu plus haut) ;
- avoir le courage politique, économique, scientifique d'avancer pour mieux protéger la vie, notre seul vrai « bien commun ».
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