« Une politique centrée sur la gestion des pics a peu d’impact sur l’exposition au long cours de la population », considère le HCSP dans un avis qui recommande de privilégier les mesures de réduction des expositions chroniques. Ainsi, pour les particules fines (PM2,5), selon l’évaluation de l’impact sanitaire conduite dans 9 agglomérations françaises (projet Aphekom), une concentration moyenne annuelle de 15 µg/m3 éviterait 1 345 décès par an d’après estimation (par rapport à la situation réelle observée en 2008-2010). Pour envisager une perspective similaire, « il faudrait, si les actions mises en œuvre ne portaient que sur les facteurs influençant les variations journalières, écrêter toutes les valeurs moyennes quotidiennes à moins de 21 µg/m3 », autrement dit un objectif assez peu réaliste. De même, un écrêtement à 40 µg/m3 des concentrations journalières en particules d’un diamètre plus important (PM10) permettrait de réduire la mortalité à court terme de seulement 88 cas dans les neuf agglomérations.
Mieux informer la population.
Dans son avis, le HCSP recommande des objectifs de qualité de l’air de 25 et 15 µg/m3 en moyenne annuelle pour les particules atmosphériques inférieures ou égales à 10 µm (PM10) et à 2,5 µm (PM2,5). En moyenne journalière, le HCSP préconise un seuil d’alerte de 80 µg/m3 pour les PM10 et de 50 µg/m3 pour les PM2,5. Les seuils d’information et de recommandation étant respectivement fixés à 50 et 30 µg/m3 pour les PM10 et PM2,5.
Afin de sensibiliser populations et décideurs sur la situation locale de la qualité de l’air, le Haut Conseil préconise que l’information ponctuelle apportée en cas de pic de pollution soit complétée d’une « information sur les grandeurs annuelles des polluants de la zone considérée et les impacts sanitaires engendrés par l’exposition chronique à ces niveaux de pollution ». Il suggère aussi d’informer le public sur les niveaux de particules mesurés au cours des 365 derniers jours au moyen d’une « chronique des dépassements seuils journaliers ». À terme, « un effort devrait être fait grâce au développement des outils de modélisation à échelle spatiale plus fine » pour mieux informer les populations résidant dans les zones les plus exposées à des sources locales de pollution.
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