LE 22 JUIN, les 640 étudiants qui ont participé au dernier concours de l'internat ont appris leur classement. Un classement primordial, puisqu'il conditionne l'accès à une spécialité et à une ville d'affectation. Les candidats classés en rang utile devront effectuer leur choix dans quelques semaines. Mais quel sera le rang limite d'affectation à une spécialité ?
Depuis la fin des épreuves, les candidats de 13 facultés de l'hexagone ont intégré le collectif des futurs internes de France (« le Quotidien » du 26 mai et du 9 juin). Mécontents du nombre et de la répartition des postes de spécialité ouverts à l'issue du concours de l'internat, ils réclament la création de postes supplémentaires. Un arrêté paru quelques heures seulement avant la distribution des sujets le 4 mai est à l'origine de leur colère. Ce texte spécifie que 357 postes de spécialité sont offerts aux 714 inscrits. Or les derniers candidats du concours, presque tous redoublants, s'estiment lésés par leur pourcentage de réussite (50 %). Ce taux serait, selon eux, inférieur à celui des redoublants des années précédentes. Le collectif reproche également au gouvernement d'avoir publié au dernier moment la liste et la répartition des postes accessibles aux deux concours. Les redoublants, qui devaient choisir entre le concours ancienne formule - qu'ils connaissaient bien - et les nouvelles épreuves classantes nationales (ECN) , ont décidé en majorité de repasser l'internat. « Nous avions reçu l'assurance que les candidats ne subiraient pas de pertes de chances par rapport aux redoublants des années précédentes », confiait un étudiant à Rungis, le 19 mai. A l'issue du concours, une vingtaine de membres du collectif ont fait appel au cabinet d'avocats Lyon-Caen de Paris, pour envisager un recours et casser l'arrêté qui fixe le nombre de postes. « Nous avons rencontré à plusieurs reprises les représentants des ministères de la Santé et de l'Education nationale », indique un étudiant. Trois membres du collectif ont été reçus pour la dernière fois au ministère de la Santé le 18<\!p>juin. Ces derniers affirment que les responsables de la Direction générale de la santé (DGS) et de la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (Dhos), présents à cette réunion, se sont engagés à augmenter le nombre de postes de spécialité pour la rentrée prochaine. « Ils nous ont assuré qu'un arrêté allait très vite être publié au "Journal officiel" pour annoncer la création de 60 postes dans les spécialités déficitaires que sont la chirurgie, les spécialités médicales et l'anesthésie-réanimation. Ils nous ont précisé que ces postes seraient répartis entre les gros CHU dont la capacité de formation est la plus grande », indique un membre du collectif.
Une réunion, deux points de vue.
Au ministère de la Santé, on garde un souvenir différent de cette réunion. « Aucun engagement n'a été pris. Publier un arrêté a posteriori pour ajouter des postes supplémentaires ferait courir le risque de voir le concours cassé par un tribunal », indique un proche de Philippe Douste-Blazy. Selon cette même source, l'ensemble des parties serait tombé d'accord pour rester dans le règlement défini par l'arrêté ministériel du 4 mai et le collectif des étudiants se serait « dissous à la suite des discussions ». L'étudiant parisien à la tête du collectif n'en croit pas ses oreilles : « Le collectif n'est pas mort, et je ne comprends pas la situation actuelle. Le ministre de la Santé s'est personnellement engagé à relever le nombre de postes au concours de l'internat dès cette année. »
Une étudiante, Sophie, croit comprendre la situation. « On s'est fait avoir. Le ministère de l'Education - responsable de l'organisation des études médicales avec le ministère de la Santé - ne voulait absolument pas toucher à l'arrêté du 4 mai. »
Lors d'un débat organisé le 14 juin par « le Monde », Philippe Douste-Blazy s'est exprimé sur la réduction de 40 % en dix ans du nombre d'internes en Ile-de-France. « Les internes ne veulent plus aller dans des services dit pénibles ou non formateurs : chirurgie, pédiatrie, obstétrique, réanimation, anesthésie. Ce qui est une catastrophe. Nous devons prendre la liste de l'examen national classant et donner le nombre de postes en fonction des besoins. C'est ça, l'Etat régulateur ». Que faire avec les candidats du dernier concours de l'internat ?
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