Livres
« Six Appeal », de Janet Evanovich
Déjà le sixième volume des inénarrables aventures de Stéphanie Plum, chasseuse de primes dilettante, drôle et maladroite ; dotée d'un grand-mère farfelue qui squatte son domicile, d'une acolyte ancienne prostituée au langage imagé et aux méthodes musclées et des deux hommes de sa vie, Morelli et Ranger, entre lesquels son cur n'a pas fini de balancer.
Dans cette histoire, c'est Ranger qui tient la vedette si l'on ose dire puisqu'il se retrouve suspect n° 1 dans le meurtre du fils d'un trafiquant d'armes, images de la caméra de surveillance le montrant sur les lieux quelques minutes avant le crime faisant foi. On se souvient que Ranger, ancien agent spécial qui s'est reconverti dans le cautionnement judiciaire, est aussi le mentor de Stéphanie et lui a tout appris de son métier. L'occasion pour elle de se mesurer au maître ?
Rien de cela n'est sérieux, surtout quand s'ajoutent un maniaque qui a décidé de faire de la jeune femme sa prochaine victime, un chien boulimique qu'elle baby-sitte, deux paumés aux capacités intellectuelles amoindries par une consommation excessive de télévision et... un jean qui refuse catégoriquement de se fermer !
Editions Payot, 296 p., 18,50 euros.
A belles dents
« Le Bal des Louves ; tome I : la Chambre maudite, tome II : la Vengeance d'Isabeau », de Mireille Calmel
Ayant conquis le public dès son premier livre en nous contant des amours célèbres (« le Lit d'Aliénor »), Mireille Calmel s'est lancée, avec « le Bal des Louves », dans une grande saga qui se déroule au XVIe siècle entre histoire et légende dont les deux volumes viennent de paraître. Elle a pour thème la vengeance, après que le seigneur François de Chazeron a violé, battu et marqué au fer rouge Isabeau parce qu'elle s'était refusée à son maître. Mais il a eu tort de la jeter aux loups parce qu'Isabeau découvre qu'elle a le pouvoir de leur parler, tandis que sa sur Albérie se transforme les soirs de pleine lune ; et l'enfant née du viol, Loraline, n'est pas en reste. Des souterrains d'une forteresse auvergnate aux salles de bal du Louvre, de la cour des Miracles à celle de François Ier, des prophéties d'un enfant qui deviendra Nostradamus à la recherche de l'élixir de vie et de la pierre philosophale, cette histoire de femmes-louves unies contre la puissance et la cruauté ne manque pas de symboles !
XO éditions, 368 et 432 p., 19,90 et 20,90 euros.
L'entre-deux-guerres
« L'Honneur des goémoniers », de Joël Raguénès
Joliment illustré par le détail d'un tableau de Gauguin, ce livre est la suite du « Pain de la mer » dans lequel Joël Raguénès, lui-même né au Conquet et issu d'une famille qui exploitait le goémon à Quéménès, racontait comment les familles Kernéis et Kerléo ont dû, après trente ans de collaboration et d'amitié, et à cause de la Première Guerre mondiale, arrêter leurs activités, respectivement dans l'iode et le pain de mer.
Le roman débute lorsque Gwen-Aël, le fils de François Kernéis, âgé de 28 ans, termine ses études à Paris tout en assumant, du mieux qu'il le peut, la direction de la société familiale, l'usine d'iode du Conquet, que son père lui a laissée, deux ans plus tôt. Sa rencontre avec Viviane et un accident à l'usine vont l'amener à recommencer, avec leur aide, l'aventure des aînés et à tout tenter pour faire redémarrer l'usine et lutter contre le déclin annoncé de l'industrie de l'iode.
Une chronique familiale au prisme de l'histoire.
Editions JC Lattès, 426 p., 19,50 euros.
Polyphonie de femmes
« La Gardienne des rêves », de Rani Manicka
Il s'agit du premier roman, déjà traduit dans douze pays, d'une jeune femme qui est née et a vécu en Malaisie jusqu'à l'âge de vingt ans et qui, diplômée en sciences économiques, est installée aujourd'hui en Angleterre. La saga épique d'une famille indienne en Malaisie bouleversée par l'occupation japonaise.
La voix dominante de ce récit polyphonique est celle de Lakhsmi, brusquement séparée de sa famille à l'âge de quinze ans, à cause d'un mariage arrangé avec un Indien de Malaisie. Son mari est pauvre, déjà âgé, mais la jeune exilée est assez passionnée et volontaire pour assumer son sort et se construire une nouvelle vie, apprenant à gérer avec profit les maigres biens de son époux. Elle met au monde six enfants qui vont également raconter leur histoire, mêlant leurs voix à la sienne tandis que la guerre du Pacifique décime les confins de l'Asie et que l'occupation japonaise plonge la Malaisie, et notamment la famille de Lakhsmi, dans la peur et la violence. Leurs propres enfants et petits-enfants témoigneront à leur tour des cicatrices profondes de cet épisode douloureux.
Un voyage au bout du monde et au bout de l'enfer, mais aussi de l'espoir.
Editions Robert Laffont, 488 p., 23 euros.
Un récit de rédemption
« La Dernière Porte », de Dean Koontz
Salué comme « le plus populaire des romanciers à suspense d'Amérique », Dean Koontz nous entraîne à la suite de ses héros des ténèbres jusqu'à la lumière à travers une succession de dangers incroyables et de découvertes sensationnelles. Des héroïnes plutôt, une jeune femme de vingt-huit ans à la croisée des chemins, Micky, qui désire donner à sa vie un nouveau sens, et une jeune handicapée de neuf ans en quête de guérison. La mère de la fillette se drogue et son beau-père promène cette curieuse famille de place en place pour enquêter avec fanatisme sur les apparitions d'ovnis : selon lui, le jour de ses dix ans, l'enfant sera guérie ou enlevée par les extraterrestres. Une drôle d'idée qui devient inquiétante lorsque sa nouvelle amie apprend la disparition de son frère quelques années auparavant. C'est en suivant le couple et sa fille dans un périple à travers l'Amérique que Micky découvre l'effroyable machiavélisme du beau-père.
Un récit qui joue sur tous les tableaux de la peur à l'émerveillement en passant par le suspense et même l'humour.
Editions JC Lattès, 645 p., 22 euros.
Sortilèges
« Maleterre », de Jean-Louis Magnon
Ancien médecin, Jean-Louis Magnon se consacre depuis quelques années au roman, alternant de grandes sagas, comme « les Hommes du canal » et « les Belles du Midi », et des polars ancrés dans le terroir.
« Maleterre » est de cette catégorie, qui met en scène un couple d'enseignants et ses enfants venus passer leurs vacances dans une vieille bâtisse des Cévennes prêtée par un ami. Tout est idyllique, jusqu'à ce que se produisent des phénomènes étranges, comme des pas dans le grenier, des hurlements au loin, une chouette clouée à une poutre, voire, dans le village voisin, tout un quartier désaffecté qui semble hanté par de bien lourds secrets. Mais le pire reste à venir, quand leur petit garçon disparaît. Tandis que la population se mobilise, les langues se délient.
Des paysages qui basculent dans le fantastique, une géographie mouvante des chemins, un univers menaçant qui donne le vertige - et un récit qui séduit par un charme hors du temps et des modes.
Editions Albin Michel, 283 p., 18,90 euros
Suspense scientifique
« La Chambre des curiosités », de Douglas Preston & Lincoln Child
Après nous avoir entraîné jusqu'à la barrière de glace dans « Ice Limit », le duo d'auteurs de suspense scientifique le plus connu (Michael Crichton signant seul ses ouvrages) situe son nouveau thriller dans le Muséum d'histoire naturelle de New York - qui servait déjà de cadre à « Relic », porté à l'écran par Peter Hyams. On retrouve donc nombre de personnages récurrents dont l'archéologue Nora Kelly, l'inspecteur Pendergast du FBI ou le journaliste William Smithback.
Tout commence par une bien macabre découverte sur un chantier : douze niches renfermant chacune trois corps, les cadavres savamment mutilés de trente-six adolescents, tués dans les années 1880 par le premier serial killer de l'histoire, un certain Dr Enoch Leng. Le plus étrange est que, peu après la découverte de ce charnier, de nouveaux meurtres sont perpétrés, qui plongent New York dans l'angoisse. Le mode opératoire est identique à celui utilisé cent vingt ans plus tôt.
La clé de l'énigme est un rêve, ou un mythe, c'est selon, qui, parce qu'il touche à l'essence de la vie, est la cause de bien des morts.
Editions de l'Archipel, 615 p., 23,95 euros.
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