Les déclarations du président du groupe UMP à l'Assemblée Nationale, Jacques Barrot, jugeant nécessaire de « permettre à chacun d'avoir son assurance volontaire complémentaire » en matière de santé, afin que l'Assurance-maladie puisse se concentrer « sur les maladies graves » ont aussitôt provoqué une levée de boucliers dans le monde syndical.
Pour la CGC, la proposition de Jacques Barrot « représente un retour en arrière de plus de 50 ans, dans la mesure où on ne soignerait de manière solidaire que les graves maladies, ou les plus démunis »; une mesure qui, pour la CGC, reviendrait à dire « que l'on fait une médecine à deux vitesses et qu'on perd la notion d'universalité incarnée par la CMU ».
Du côté de la CFDT, on affirme qu'on ne peut pas « séparer les français en deux catégories, ceux qui peuvent se payer une assurance complémentaire et ceux qui ne peuvent pas », et conclut : « il ne peut pas y avoir deux sortes de malades, ceux un peu malades, et ceux beaucoup malades ».
Pour Force Ouvrière, les déclarations de Jacques Barrot « remettent en cause la sécurité sociale solidaire et égalitaire », ce qui reviendrait à « ouvrir la voie aux compagnies d'assurances et aux mutuelles, en cédant une partie de la santé au système marchand ».
A noter cependant que si la Mutualité Française, par la voix de Jean-Pierre Davant, estime que séparer le « gros » risque du « petit » risque n'est « pas aussi simple ». Le président de la Mutualité Française ajoute aussitôt que la part laissée au patient est « tellement importante en médecine de ville, en hospitalisation, en audioprothèse, en prothèses dentaires et en lunetterie, qu'avoir un dispositif complémentaire aidé est une nécessité aujourd'hui ».
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