Depuis la fin de février, plus d'une centaine de cas de pneumopathies atypiques ont été recensés par les autorités sanitaires des pays d'Asie du Sud-Est et au Canada : il s'agit majoritairement de personnels soignants des hôpitaux ayant pris en charge les premiers malades. A Hanoi, une infirmière vietnamienne est morte le 15 mars et 43 personnes sont hospitalisées - dont quatre sous assistance respiratoire - dans cette ville en raison de SARS (Severe Acute Respiratory Syndrome). Une équipe de quatre médecins français, un biologiste et deux infirmières sont arrivés dans la capitale vietnamienne où, d'après les premiers constats, la situation semble se stabiliser.
A Hong Kong, cinq nouveaux cas ont été identifiés le 17 mars, ce qui portait à quarante-neuf le nombre des personnes soignées pour cette affection. En Allemagne, un Singapourien présentant les symptômes de pneumonie atypique a été mis en quarantaine ainsi que deux membres de sa famille. A Taïwan, où trois cas ont été déclarés samedi, les autorités sanitaires ont demandé dimanche d'éviter les voyages dans la région de Shanghai et à Hong Kong.
Sept cas au Canada
Au Canada, les autorités ont fait état de sept cas de pneumopathie atypiques dont l'un au moins avait voyagé en Asie du Sud-Est et avait transité par la ville d'Atlanta (Etats-Unis).
Le CDC a émis des recommandation pour le prise en charge des cas suspects et le Dr Julie Gerberding, directrice du CDC, a donné le 15 mars une conférence de presse au cours de laquelle elle a précisé que l'étiologie des pneumopathies n'était pas encore déterminée mais que des prélèvements étaient en cours d'analyse. Aux Etats-Unis, l'hypothèse du bioterrorisme a été évoquée, mais aucun élément n'est venue l'étayer.
En France, la direction générale de la Santé a diffusé un protocole de soins relatif à l'examen de personnes revenant de Hong Kong ou de Hanoi et présentant un syndrome respiratoire.
Des directives en France
Tous les sujets qui présentent un fièvre supérieure à 38 d'apparition brutale et des syndrome respiratoires (toux, essoufflement, difficultés respiratoires) doivent recevoir un traitement d'oseltamivir ou de zanamivir ou d'amatadine. Ils doivent en outre être hospitalisés en isolement et faire l'objet de prélèvements de gorge et d'analyse sanguine. Si les sujets doivent faire l'objet d'un transfert du lieu d'examen clinique à l'hôpital, une protection de l'équipe médicale, du matériel et du véhicule sont indispensables.
Dans la plupart des pays du monde, les compagnies aériennes ont invité les autorités sanitaires à prendre des mesures de précaution, en particulier traiter les filtres à air dans lesquels les germes de la pneumonie peuvent avoir trouvé refuge. Une attention particulière doit en outre être portée à la santé des passagers et du personnel embarqués.
Le Dr Michel Clérel, des Aéroports de Paris, explique au « Quotidien » que les mesures prises à Roissy et à Orly « s'inscrivent dans un renforcement du contrôle sanitaire aux frontières. Dès le 15 mars, le premier communiqué de presse de la DGS a été affiché à Roissy dans les terminaux desservant les destinations d'Asie du Sud-Est ainsi que dans les salles de récupération des bagages. Cette mesure s'est étendue le 17 mars à Orly afin de sensibiliser les personnes qui n'auraient pas effectué un vol direct en provenance d'Asie du Sud-Est ». Les services médicaux des aéroports parisiens ont été informés par écrit des mesures à prendre. Enfin, si un cas d'infection respiratoire était signalé à l'intérieur même d'un avion, les agents des douanes - qui sont aussi les garants du contrôle sanitaire - effectueraient un recensement des passagers et des membres d'équipage afin de mettre en place des mesures de suivi de leur état de santé.
Le protocole de soins est disponible sur le site : http://www.splf.org
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