Selon que nous sommes malades ou bien bien portants, hommes ou femmes, selon notre âge et notre condition sociale, nous ne portons pas le même regard sur ceux qui nous soignent. La troisième vague d'enquêtes de l'Observatoire Europrisms Santé, réalisée par A+A et Destination santé* a permis de dresser une typologie des Français, en fonction de leur rapport au système de soins.
D'une manière générale, les enquêtes précédentes avaient fait ressortir le fait que l'opinion des Français à propos de leur relation avec tel ou tel professionnel de la santé différait de « l'image » distanciée qu'ils se faisaient de l'ensemble de la profession concernée. Ainsi, ils ont une « totale confiance » dans le médecin, mais uniquement dans leur médecin personnel, plébiscité à 90 % (« le Quotidien » du 30 septembre). Même chose pour leur pharmacien à qui ils restent fidèles (82 % des interrogés). Pourtant, l'image de l'un et de l'autre, en tant que profession, reste brouillée. L'image de l'hôpital l'est encore plus : jugé mal organisé, il représente « une des principales sources de dépenses de santé » pour 71 % des Français, qui estiment cependant que les dépenses sont justifiées par la nécessité d'un bon plateau technique.
Les insouciants plus nombreux
Les cinq catégories de la typologie, réalisée au cours des enquêtes aident à mieux interpréter ce décalage d'appréciation qui est fonction de l'expérience du système de soins vécue par chacun. Le type des « insouciants » est le plus représenté (31 % de la population) : ils sont plutôt en bonne santé, et jeunes, estiment que les médicaments devraient coûter moins cher et être vendus en grande surface.
A l'inverse, les « précautionneux » (27 %) cumulent un nombre important de maladies et marquent une de la révérence par rapport à la chose médicale, qu'ils sacralisent presque. Ils font une confiance aveugle à leur médecin, à l'hôpital et aux médicaments et sont opposés à la prescription de génériques.
Entre ces deux catégories, ont été identifiées les « résistants » (17 % de la population) et les « homéopratiquants » (14 %). Les premiers sont surtout des hommes et souffrent d'une maladie au moins. Ils ont une relation de confiance avec leur médecin et sont fidèles à leur pharmacien. Comme les « précautionneux », ils sont rétifs à la substitution. Pour eux, les laboratoires pharmaceutiques, dont la finalité est de mettre au point des médicaments utiles, ont une vocation sanitaire et sociale. Les seconds, « les homéopratiquants », sont, en revanche, plutôt des femmes. Capables de se soigner seules, elles ne consultent guère. Le pharmacien est, pour elles, un recours efficace et elles lui sont fidèles. De même, elles font confiance à l'hôpital capable de leur prodiguer des soins de qualité.
Enfin, les « refusants », qui représentent tout de même 11 % de la population : ce sont en majorité des 25/34 ans, décrits comme fumeurs, hédonistes. Ils sont en bonne santé, méprisent la médecine : très critiques des médecins, ils considèrent que les médicaments ne servent à rien.
* Tél. 02.51.13.48.88, www.destinationsante.com.
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